Carpe Retractum
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Elliot Scamander
Poufsouffle Roux
Elliot Scamander
Elliot Scamander
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Sam 31 Déc - 15:40
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Elliot Scamander

Stephen Enjolras

La soirée avait débutée à l’école de Poudlard. Tous les élèves (normalement) étaient attablés dans la grande salle afin de prendre le dernier repas de la journée, bien mérité. Il y avait également les professeurs, mais parfois, certains manquaient à l’appel. Heureusement pour eux, ils n’étaient pas affectés par le couvre-feu et pouvaient donc faire ce qu’ils voulaient, dans la limite du raisonnable. Néanmoins, il y avait toujours un instructeur, à chaque repas du soir. Il s’agissait d’Elliot Scamander, également élève en troisième année chez les Poufsouffle. Si au banquet de la rentrée le rouquin était aux côtés du Directeur, ce jour-là ainsi que tous les autres, il était avec les autres sorciers de sa Maison.

La disposition de la salle était la suivante : à partir de l’entrée de la Grande salle, il y avait de gauche à droite Poufsouffle, Gryffondor, Serdaigle puis pour finir, Serpentard. Chaque tables étaient très longues, permettant à tous ceux d’une même Maison de manger au même endroit et de ne pas se mélanger avec les autres. Ce n’était pas une disposition très sympathique mais les traditions étaient les traditions. Monsieur Dragonclaw n’avait pas voulu changer les choses, bien que pour certains élèves, ce n’était toujours pas une bonne idée. Ils voulaient plus de diversité et plus d’échange. Cependant, Poudlard n’était surement pas prête pour de tels changements.

Le temps passait tranquillement et les sorciers mangeaient à leur faim. Il y avait beaucoup de nourriture, et surtout, il y en avait pour tous les goûts ! Ah, la magie. Des fruits, de la viande, des légumes… De l’eau, du lait, votre verre se remplissait de ce que vous souhaitiez le plus (hors alcool). Vous pouviez manger votre poulet, et votre voisin mordait dans un steak bien juteux. Pour ceux qui préféraient les bonbons, il y en avait également. Les Moldus auraient hallucinés devant un tel festin aussi divers, mais pour les manieurs de baguette magique, c’était simplement naturel.

Mais comme à son habitude, le rouquin ne mangeait pas beaucoup. Pour être exact, il croquait de temps à autre dans une pomme, distraitement tandis qu’il avait les yeux rivés sur le livre placé sur ses genoux. Il n’avait jamais très faim alors il rentabilisait son temps autrement. Et puis surtout, le Poufsouffle était seul. Il n’avait pas spécialement d’amis dans sa Maison, même s’il s’agissait en général des sorciers les plus compatissants. Mais le jeune homme n’était pas triste : craignant un peu les autres êtres humains, il se fichait bien d’être seul à table. Au contraire, c’était plus simple pour lui. De plus, avec son rang de professeur, ce sorcier était très souvent envié et donc détesté. Même chez les siens.

Finalement, alors que les magiciens pouvaient se remplir le ventre tout en échangeant sur leurs journées, tous entendirent le hurlement d’une jeune fille. Cette dernière débarqua par l’entrée alors que les grandes portes en bois étaient entrouvertes. Pourquoi n’était-elle pas à table comme les autres ? Impossible de le savoir pour Scamander. Le plus important de toute façon était de savoir pourquoi elle avait l’air si paniquée. C’était une Gryffondor et elle alla se placer devant la Table des Professeurs. Elle s’adressa ensuite au Directeur Aquila Dragonclaw.

« Monsieur le Directeur ! J’ai vu un monstre ! Aux abords de… De la… La Forêt Interdite. »

A la suite de ses paroles hésitantes, il y eut un vent de panique dans la Grande Salle. Des murmures montèrent doucement dans les airs avant de se transformer en un brouhaha certain. Mais heureusement, on pouvait compter sur le Serdaigle le plus puissant de l’école pour calmer le jeu. Il brandit sa baguette et la plaça sur sa gorge et effectua un sortilège pour augmenter le son de sa voix : le tout sans parler.

« Silence !

Décris nous ce que tu as vu, nous nous occuperons de savoir pourquoi tu n’étais pas présente ici plus tard. »


Monsieur Dragonclaw était stoïque, plaçant son regard bleu sur la pauvre Gryffondor en décomposition. Cette dernière pleurait quelque peu mais parvint à articuler quelque chose :

« Des plumes, snif… Du blanc, un éclair… J-Je ne sais plus… »

Ces mots ne tombèrent pas dans l’oreille d’un sourd. Tandis qu’Aquila tentait de restaurer le calme et qu’il s’entretenait avec un autre professeur, Elliot avait bien compris le message. Le rouquin n’allait pas attendre que les choses se passent, il était de son devoir de mener l’enquête avant quelqu’un d’autre. C’était le moment ou jamais pour le Poufsouffle de partir, chaque seconde comptait. Mais avant de partir, il eut le réflexe de regarder celui dont il avait fait la connaissance récemment. Un Gryffondor du nom de Stephen Enjolras. Les yeux du professeur de Soins aux Créatures Magiques voulaient tout dire. « Ne me suis pas » ou quelque chose dans le même genre. Puis, sans crier gare, le roux attrapa sa baguette dans sa main droite et chercha quelque chose au plafond.

Un drapeau aux écussons de Poudlard voletait tranquillement près d’une bougie, et sur la gauche du sorcier. Elliot pointa donc son arme de mage vers le tissu et murmura un « Accio Drapeau » pour que l’objet vienne à lui. Mais il n’en eut pas le temps, et c’était là le plan du jeune homme. Le morceau de tissu heurta une bougie flottante sur sa course et s’enflamma avant de s’écraser sur la table de la Maison Jaune et Noire. La robe d’un des élèves prit même feu. Le spectacle ainsi créé perturba toute la salle, c’était le moment de filer. Le professeur s’excusa tout de même à voix basse, même si la victime indirecte de son sortilège n’allait pas l’entendre. Il n’avait pas voulu faire de mal à quelqu’un, simplement faire diversion.

Scamander se leva donc rapidement et se glissa sous la table. Il se fraya un chemin difficilement aux travers les pieds des sorciers qui étaient toujours assis, puis en arrivant presque en bout de table, le Blaireau sortit de son terrier. Il resta cependant accroupit afin que personne ne le remarque. Par chance, ils avaient tous les yeux rivés sur le feu ou étaient trop surpris pour penser à quoi que ce soit. L’amoureux des bêtes ne demanda pas son reste et quitta la Grande Salle en discrétion. Il ne lui restait donc que le Hall d’Entrée à passer. Avec ses préfets. Afin de jauger les lieux, le rouquin se cacha derrière une grande tapisserie de Gryffondor…

Une fois certain que personne ne le suivait et qu’il pouvait avancer, le professeur en herbe traversa la pièce en rasant les murs. Il prenait bien soin d’éviter l’œil des préfets et de ne faire aucun bruit. Malheureusement, il frappa dans une pierre sans le vouloir et cela alerta un préfet de Serpentard. Le pouls du Poufsouffle s'accéléra très rapidement mais il avait une idée. Il fouilla dans la poche de sa robe de sorcier et en sortit quelque chose. Elliot murmura à ce qui était à présent dans sa main et il lança la chose dans les airs. Cela retomba sur le sol en rebondissant ensuite vers le sorcier confirmé. C’était une boule de poil jaune et qui émettait des sons semblables à celui d’un chien. Le préfet, intrigué, resta sur ses gardes et s’approcha de la bestiole.

Pendant ce temps-là, Elliot en profita pour disparaître derrière les statues représentant les Maisons pour enfin sortir par la porte d’entrée. Cette dernière grinça, mais par chance, la créature avait sauté au visage du Serpentard pour le divertir. Scamander n’attendit pas une seconde de plus et alla se cacher dans un buisson à l’extérieur. Avant de continuer, il lui fallait récupérer son animal.
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Stephen Enjolras
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Dim 1 Jan - 23:00
Le soir était enfin là. Après une dure journée de cours, tous les élèves avaient rendez-vous dans la plus grande salle de l'école, à savoir la Grande Salle, pour se restaurer avant la nuit. Stephen Enjolras n'y faisait pas exception. Attablé sur la deuxième grande table de la pièce, celle réservée pour la Maison de Gryffondor, le jeune sorcier se requinquait en mangeant et buvant à sa faim. Il faut dire que les études, ça creusait.

Le blond était entouré de compagnons de fortunes. C'est vrai qu'il dégageait un certain charisme ce Lion d'Or. Tout le monde dans sa maison l'appréciait en général et le respectait. Toujours était-il que ces jeunes gens discutaient tranquillement, voire même rigolaient pour passer une bonne soirée. Le repas était tout simplement exquis, la magie et la bonne humeur étaient omniprésentes. Cette soirée devait donc aller pour le mieux. Jusqu'à ce qu'une élève de Gryffondor débarque dans la Grande Salle, complètement affolée.

Stephen la reconnut comme étant Jones, Helena Jones. Une bonne camarade brave et fière, quoiqu'un peu naïve. Pourtant son assurance naturelle s'était transformée en peur panique à la vue de ce visage terrifié. Elle alla jusque devant la table des Professeurs, celle toute au fond de la pièce. Bien qu'éprise d'émotion, la pauvre sorcière arrivait à s'exprimer, certes difficilement. Elle avertit de la présence d'un monstre aux abords de la Forêt Interdite, apparemment de plumes et de blanc. La voir si paniquée tiqua immédiatement le Français, qui savait alors qu'Helena disait la vérité.

Le directeur, M. Dragonclaw réclama alors le silence de manière impartiale, même si l'effet attendu n'était pas tout fait ce qui en résultait. La surprise et la tension régnait alors dans la salle, l'effervescence et le malaise croissaient lentement, mais sûrement. Il ne s'agissait plus que d'une question de temps avant qu'il ne se passe quelque chose de grave. Ce qui ne tarda pas.

Enjolras s'était retourné par instinct vers sa connaissance de Poufsouffle, Elliot Scamander, également son professeur de Soin aux Créatures Magiques. Ces deux-là avaient enduré pas mal de péripéties pendant le premier cours, mais on peut dire que cela les avait quelque peu rapproché. A tel point que le blond y faisait régulièrement attention. Un coup d'oeil discret, un 'bonjour' lorsqu'ils se croisaient, c'était amplement suffisant pour le moment, mais cela saurait évoluer avec le temps.

Bref, quand on revenait sur cette scène, on se rendait compte que le rouquin adressait un regard implorant au Gryffondor. Comme si il le prévenait de quelque chose d'urgent, mais qu'il ne voulait pas que sorcier en fasse partie. Puis tout à coup, le Poufsouffle empoigna sa baguette. Visant quelque chose qui se trouvait visiblement au plafond, le mage usa d'un sortilège qui semblait être Accio, car un des drapeaux flottant se retrouva attiré vers lui. Mais le tissu rencontra une bougie en chemin et s'embrasa avant de tomber sur la table des Blaireaux. Stephen, qui avait assisté à la scène entière fut surpris et étonné du comportement du professeur, mais c'est lorsque celui-ci disparût en dessous de la table que le blondinet commença à douter.

Comprenant bien vite le pourquoi du comment, Enjolras se décida à agir rapidement. D'abord, il fallait aider les pauvres élèves de Poufsouffle en proie au feu. L'un deux avait même sa robe qui commençait à brûler. Le Français fut l'un des premiers debout pour porter secours aux jaunes et noirs. Balançant un Aqua Eructo en direction du pauvre étudiant touché, le jet d'eau éteignit rapidement le feu, le mettant hors de danger. Celui-ci lui adressa un regard de sincère remerciement, que Stephen lui rendit par un grand sourire. C'était normal après tout, il n'allait pas le laisser se transformer en torche quand même !

Profitant de cet instant de tension et panique, ainsi que de la fumée générée par le drapeau incendié, le Gryffondor s'éclipsa promptement de la Grande Salle. Heureusement qu'il n'était pas loin de la sortie déjà, sinon le bouclé aurait pu se faire repérer. Mais il lui fallait absolument rejoindre Elliot, qui était parti en direction de l'étrange créature. Enjolras en était sûr.

Mais si quitter la Grande Salle avait été relativement simple, il fallait à présent faire attention aux préfets qui rôdaient dans les couloirs. Ces gars-là ne plaisantait pas, autant dire que le sorcier de la Maison rouge devait se faire discret. Longeant les murs, puis se cachant derrière statue ou tapisserie, Stephen s'en sortait plutôt bien. Jusqu'au moment où il tomba sur un préfet de Serpentard avec une étrange boule de poil sur le visage. Si cette scène était pour le moins étrange, Enjolras n'avait pas le temps de s'en préoccuper. En plus, il s'agissait d'une personne de chez Serpentard, que le blond n'appréciait pas tellement…

Profitant de ce répit, le sorcier se dirigea rapidement vers la porte d'entrée de Poudlard. Celle-ci était déjà entrouverte, ce qui prouvait donc le passage d'Elliot, le Français le savait. Mais une fois dehors, le Gryffondor ne vit personne. Il s'éloigna donc quelque peu de la porte et observa les alentours, mais le noir de la nuit était intense, merci à l'hiver. Enjolras aurait pu utiliser un sortilège pour créer de la lumière, mais il attendait de pouvoir s'écarter un maximum de l'école. Mais pour cela, il fallait encore retrouver la trace du rouquin...
Stephen Enjolras
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Elliot Scamander
Poufsouffle Roux
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Dim 1 Jan - 23:27
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Elliot Scamander

Stephen Enjolras

Le Poufsouffle attendait dans la nuit, caché comme il le pouvait dans un buisson. Il faisait très frais et ce n’était pas sa robe de sorcier qui allait pouvoir le protéger convenablement du froid. Néanmoins, cela était le cadet de ses soucis ! Elliot voulait absolument découvrir la créature mystérieuse dont avait parlé la Gryffondor. Cela pouvait être un peu n’importe qu’elle espèce alors cela était d’autant plus excitant. Mais au-delà de son envie de découverte, le professeur de Soins aux Créatures Magiques avait quelque chose de plus important à faire. S’il parvenait à faire fuir ou à calmer la créature avant qu’elle ne soit trouvée, ce serait parfait. En effet, un animal aussi proche de Poudlard représentait une menace pour quiconque s’en approcherait et le rouquin ne pouvait pas courir ce risque. D’autant plus qu’une créature qui blesse un sorcier était souvent condamnée à mourir. A tort dans la majorité des cas, mais c’était ainsi. Il était donc du devoir su magizoologiste en devenir d’aider l’être avant qu’il ne soit trop tard.

Enfin, après une rapide inspection de l’extérieur, il semblait qu’il n’y avait pas de préfets ou autres à l’horizon. C’était une excellente chose puisque cela allait permettre à Scamander de progresser plus rapidement, et de manière sûre. Il ne fallait pas se faire prendre la main dans le sac dehors à cette-là. Jeune professeur ou non, Elliot restait un élève et le couvre-feu était inviolable. Heureusement pour lui, il avait l’habitude de ces escapades dangereuses en pleine nuit. Ses animaux lui prenaient beaucoup de temps parfois, ainsi que la rédaction de ses notes, alors quand le Poufsouffle ne voyait pas le temps passer, il lui fallait rentrer en discrétion. Bien entendu, c’était à éviter. Un préfet pouvait faire perdre des points à sa Maison et infligeait une punition, ce qui était fâcheux.

Tout à coup, le garçon aux yeux vairons se figea. Il avait entendu des bruits de pas grâce à l’herbe. Est-ce que quelqu’un l’avait vu ? Il espérait que non. Dans le doute, le sorcier se pencha légèrement pour tenter de voir quelque chose au travers du feuillage. Le rouquin plissa ses yeux et aperçu une silhouette qui ne trompait pas. Un être humain, de plus, c’était un élève à la vue de sa simple cape. De Gryffondor, Elliot avait réussi à distinguer les bandes rouges grâce à la faible lueur de la lune. Avec le temps, le professeur avait eu le temps de s’accommoder à l’obscurité, dans la limite que ses yeux lui permettaient. Puis, quelle ne fut pas la surprise du descendant de Scamander lorsqu’il découvrit une chevelure blonde et bouclée. Pas de doute possible. Cette personne, il la connaissait.

Ni une ni deux, Elliot sortit légèrement du buisson lorsque l’élève passa à proximité du buisson, doucement. Il agrippa alors le bout de la robe du sorcier et lui murmura son identité. Ainsi rassuré, la personne de Gryffondor pouvait venir se cacher auprès de son nouvel ami. Stephen Enjolras. Le rouquin en avait alors la confirmation, c’était bien lui.
Le jeune professeur savait très bien pourquoi le français était là. Il n’avait même pas besoin de lui poser la question. Et cela n’était pas pour rassurer le principal intéressé de cette expédition puisqu’il ne voulait pas qu’Enjolras le rejoigne. Mais il n’y avait pas de temps à perdre, alors après s’être assuré que la voie était libre, le sorcier indiquant à l’autre qu’il était temps de bouger.

Elliot pouvait donc partir, ou presque. Il restait un détail à régler : récupérer son animal. Il s’agissait d’un Boursouf, petite boule de poil énergique qu’il avait sorti de sa poche extensible (grâce à un sort lancé par quelqu’un d’autre). Le rouquin ne pouvait pas le laisser en présence de l’autre sorcier, il ne pouvait pas savoir comment allait réagir le Serpentard après cette attaque surprise. Il pouvait blesser la créature, ce qui était inacceptable. Alors, avant toute chose, Elliot attrapa un sifflet dans la poche de sa robe noire et souffla dedans. Aucun son ne sortit de l’objet… En fait, il y en avait bien eu un mais inaudible pour les êtres humains. Le Boursouf était proche du chien classique alors il pouvait entendre les ultrasons que ces animaux pouvaient détecter. Une façon simple et discrète pour rappeler la boule de poil.

Après une ou deux minutes d’attente, quelque chose de sautillant arriva tout près du jeune homme. Le Boursouf ne se gêna pas pour lécher le visage de son propriétaire.

« Ahah, ça suffit. Calme-toi, nous n’avons pas une minute à perdre Rix. »

L’animal se calma instantanément, comme s’il comprenait l’urgence de la situation. Une chance car ces bêtes-là étaient très actives en temps normal. Scamander attrapa ensuite le petit animal dans ses mains et le replaça là où il venait.

« Come on, follow me Stephen. »

Pour une fois, le Poufsouffle prenait les devants, signe que chaque seconde était importante. Il avait même usé de sa deuxième langue afin d’être encore plus percutant. Il allait également sans dire que la prudence était requise. Néanmoins, Elliot n’étant pas à son premier essai, il connaissait les meilleurs endroits où passer afin d’être le plus discret possible. Le rouquin se faufila donc hors du buisson et longea un mur en pierre avant d’atteindre des sapins. Il s’engouffra alors dans la micro-forêt et se retourna pour voir si Stephen le suivait.

Une fois le Gryffondor à ses côtés, il dégaina sa baguette en frêne et lança un timide sort Lumos afin de pouvoir se repérer plus facilement dans le noir. Heureusement, la lumière émise par la baguette était faible et peu visible de loin. Cependant, il leur fallait maintenant redoubler de prudence… Et puis, alors qu’Elliot sortait de la forêt, son regard se posa sur un fantôme qui rôdait à quelques mètres d’eux. Dans la surprise, le professeur des créatures se retourna brusquement afin de cacher rapidement son Lumos. Il releva ensuite la tête et tomba sur le visage d’Enjolras.
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Stephen Enjolras
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Lun 2 Jan - 23:37
La nuit était froide et sombre. En réalité, il ne s'agissait que du soir, mais la mauvaise saison fait que l'obscurité tombe de plus en plus tôt. Les grandes fenêtres de Poudlard émettaient encore assez de lumière pour que Stephen puisse voir où il mettait les pieds, mais ça s'arrêtait là. Il fallait absolument qu'il retrouve la trace de Elliot Scamander avant qu'il n'atteigne la créature, seul. Le Gryffondor ne le sentait pas, ce coup-là. Même si le rouquin était un amoureux et expert d'Animaux Fantastiques, Enjolras ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour lui. Il ne pouvait laisser quelque chose lui arrivait. Pas maintenant.

Mais même si c'était ce que désirait absolument le Français, il lui fallait se rendre à l'évidence. Elliot était déjà parti. Et si il connaissait à peu près les environs de la grande école, le blond doutait quant au chemin à emprunter. Le noir n'arrangeant pas les choses, situer la Forêt Interdite relevait de l'exploit. Pourtant, le sorcier n'avait pas une seconde à peine. Alors il se remit en marche. Mais à peine l'homme aux yeux bleus passa à proximité d'un buisson des plus banals qu'une main agrippa un pan de sa robe de mage. Sous le coup de la surprise, le Lion d'Or dégaina sa baguette par pur réflexe. Mais il se calma bien vite lorsqu'il reconnut un visage clairsemé de tâches brunes familier.

Il s'agissait bien là du professeur de Soin aux Créatures Magiques. Celui-ci déclina tout de même son identité au cas où. Puis il attira le plus grand dans le buisson, à l'abri des regards. Enjolras allait lui demander ce qu'il faisait ici, même si il voyait bien que sa présence dérangeait le Poufsouffle. C'est vrai que le jeune homme lui avait dit -enfin fait comprendre d'un regard- qu'il ne voulait pas que le Français le suive. Mais cela avait été plus fort que lui. Il ne pouvait pas laisser Elliot tout seul face au présumé monstre.

Toujours était-il que le jeune blond ne put parler car Scamander sortit soudainement un sifflet et le porta à ses lèvres. Un brin de panique secoua le Gryffondor, qui se demandait vraiment pourquoi Blaireau tenait à trahir leur position. Heureusement, aucun son ne s'échappa de l'instrument, au plus grand soulagement du sorcier. Mais alors pourquoi ? La réponse vint tout naturellement quelques secondes plus tard, sous la forme d'une petite boule de poil jaune. La bête sauta au visage du rouquin en jappant et lui léchant le visage avec énergie. Stephen en déduisit tout de suite que le gentil Blaireau était son propriétaire. Cette scène des plus adorable arracha un grand sourire au plus vieux.

Si l'autre sorcier était content de revoir sa créature, le temps manquait pour plus de papouilles et d'attention. Elliot plaça la boule de poil dans la poche, étrangement grande si elle pouvait contenir la bête. A moins qu'il ne s'agisse là d'un sort voué à étendre la capacité de la pièce de tissu. Le blond n'en savait rien, mais il était sûr d'une chose. « Rix », comme l'avait appelé Elliot, allait quitter l'aventure, laissant le duo reprendre la route vers la Forêt Interdite.

Le rouquin prit alors la tête du groupe, faisant signe au Gryffondor de le suivre. Le silence n'était perturbé que par des bruits de pas étouffés, tandis que les sorciers longeaient un mur de pierre avant d'arriver dans un coin de sapin. Le professeur lança alors un Lumos pour éclairer faiblement le chemin pendant qu'ils traversaient la végétation. Ils en sortirent très rapidement, mais c'est là que commencèrent les ennuis.

A peine avaient-ils fait quelques pas que Elliot se retourna soudainement en tentant de cacher sa lumière. A voir son expression de surprise et de malaise, Enjolras savait que quelque chose clochait. Il avait bien entraperçu une silhouette étonnamment pâle juste avant que le rouquin ne lui fit face. Peut-être était-ce cette chose qui l'avait surpris ? En tout cas, le blond n'allait certainement pas laisser le Poufsouffle exposé au danger. Alors, tel un grand frère, Stephen se plaça devant le plus jeune en signe de protection. Il dégaina ensuite sa baguette, prêt à faire face à l'opposant. Encore fallait-il le voir.

C'est ainsi que le Gryffondor utilisa le sortilège Lumos à son tour. De toute façon, ils étaient déjà sûrement repérés. La lumière était déjà plus intense que celle de Scamander, et tant mieux d'ailleurs. Si le Français était intrigué, quoiqu'un peu apeuré, il faisait de son mieux pour le cacher à son compagnon. Ce n'était clairement pas le moment de faire une bêtise, ou bien de faire stresser le rouquin. Il n'empêche que le Lion était tendu, sa main crispée sur son arme. Brandissant celle-ci, le mage valeureux espérait avoir un aperçu de son ennemi. Ce qui ne tarda pas.

Une silhouette humanoïde blanche se détacha de l'obscurité, tournant son attention vers les deux intrus. Il s'agissait d'un Fantôme, âme d'un défunt sorcier qui n'aurait pas trouvé le repos éternel. Un frisson frappa Enjolras alors qu'il faisait face à cette présence surnaturelle. Il n'avait pas encore étudié cet être en cours, et ne savait donc pas à quoi s'en tenir. Mais il était sûr que ce monstre était hostile, et n'hésiterait pas à les attaquer d'ici peu.

Son instinct lui murmura alors d'augmenter la puissance de son sortilège. Cette créature de la nuit redoutait peut-être les sources de lumières. C'était à tester, et de toute façon ils n'avaient pas le choix, car l'esprit se focalisait dangereusement sur les deux sorciers. S'avançant légèrement, Stephen espérait que Elliot resterait en arrière. Si le Fantôme devait attaquer, le rouquin aurait alors le temps de s'enfuir, vu que le Gryffondor se dressait entre eux-deux. Concentrant un maximum son énergie magique, le blond répéta son sortilège d'une voix puissante.

« LUMOS ! »

L'intensité se fit alors plus importante alors que le jeune homme attendait de voir si cette action avait affecté l'être translucide...
Stephen Enjolras
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Mar 3 Jan - 23:15
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Elliot Scamander

Stephen Enjolras

Elliot avait eu une peur bleu du spectre, non pas qu’il en avait peur, mais il fallait bien avouer que cela faisait son petit effet pendant la nuit. Il s’était retourné si brusquement que le français aurait pu être surpris à son tour. Mais sur le coup, le professeur de Soins n’avait pas réfléchit, préférant tout simplement cacher la lumière émise par sa baguette le plus rapidement possible. Avec un peu de chance, l’être flottant et pâle ne l’avait pas repéré. Néanmoins, le rouquin devait bien avouer qu’il ne s’y attendait pas. Les fantômes n’étaient pas spécialement rares à Poudlard, il y en avait même un pour chacune des Maisons. Mais tout de même, à l’extérieur ainsi, c’était surprenant. Toutefois, à y réfléchir, le petit Scamander se rappela que c’était plutôt courant. L’une des raisons pour lesquelles les élèves n’avaient pas le droit de sortir la nuit était celle-ci. Ils perturberaient les âmes des défunts qui ne trouvent pas le repos et ce serait terrible. Le Poufsouffle s’en voulait même de devoir déranger ce spectre… Car oui, il n’avait pas d’autre choix que de passer près de lui. Cependant, avec un peu de chance, les deux sorciers pouvaient réussir à traverser sans se faire voir ou sans déranger l’ectoplasme. Ce dernier pouvait également être amical et les laisserait partir sans même leur adresser la parole. Tout était possible et Elliot voulait y croire.

Malheureusement, le plan du magicien roux ne se déroula pas du tout comme prévu. Et pour cause ! Stephen n’avait pas résisté à la tentation de prendre la défense du professeur et il avait ainsi activé un sort Lumos en se plaçant devant Scamander, prêt à faire face à ce qui venait de lui faire peur. C’était là l’exemple typique d’un Gryffondor : brave et téméraire mais pensant après la bataille. Le Blaireau déglutit alors difficilement, imaginant le pire scénario possible pour la suite. Le Fantôme avait bien entendu finit par repérer les troisièmes années et il n’avait franchement pas l’air content de les voir. Peut-être qu’il gardait les lieux dans l’obscurité ? Toujours était-il qu’Enjolras n’avait pas l’air partant pour faire demi-tour ou pour baisser sa baguette. Elliot voulait s’interposer, dire à l’autre sorcier de revenir dans la micro-forêt de conifères mais il était trop tard.

Le français s’avança lentement vers l’être magique, puis il cria à nouveau le sortilège de lumière afin d’intensifier ce dernier. Ni une ni deux, l’humain translucide ouvrit la bouche et poussa un hurlement déchira. Le professeur amoureux des bêtes ressentit alors un frisson lui parcourir l’échine, c’était très désagréable. Nul ne doute que Stephen l’avait ressenti et de toute façon, le Fantôme ne leur laissa pas le choix. Il s’envola de quelques mètres et se mit ensuite à tourner très rapidement autour des deux sorciers. Elliot commençait à paniquer en silence, ce demandant bien comment ils allaient pouvoir s’en sortir. Si le jeune homme était incollable sur les Billywigs et les Hippogriffes, il n’y connaissait en revanche pas grand-chose en matière de spectre. De plus, il était très mauvais combattant.

Le Poufsouffle ne savait donc pas quoi faire. Il s’approcha simplement du bouclé et lorsque le Fantôme resserra son étreinte, le rouquin plaqua son dos contre celui de l’autre sorcier. Ils devaient réduire l’espace entre eux afin d’éviter que l’ectoplasme ne se place dans leur dos. Cependant, c’était bien tout ce qu’avait le professeur en herbe en tête. Le Fantôme s’élança d’ailleurs rapidement vers le rouquin mais redressa sa trajectoire juste devant le visage pâle de l’humain. Il voleta ensuite au-dessus des élèves, comme s’il les jaugeait. Puis tout à coup, l’adversaire translucide s’évapora dans les airs, c’était à n’y rien comprendre. Elliot attendit donc quelques instants en gardant le silence puis il se risqua à faire quelques pas en direction de la Forêt Interdite…

Tout à coup, le Fantôme apparut devant lui, lui flanquant une bonne peur et ventre et dans le même temps, il traversa de part en part le corps du descendant de Newt. Cela ne fut pas douloureux pour le jeune homme, cependant, il ressentit un froid intense. Il était gelé. Avec cela, le spectre semblait fier de lui puisqu’on pouvait voir sur son visage d’homme un sourire narquois. Ainsi, c’était un pouvoir propre à ces êtres. Ce n’était pas spécialement dangereux mais particulièrement désagréable. Et sur le coup, le sorcier aux cheveux de feu était tombé en arrière. Il était désormais assis sur le sol, un peu confus par la situation. Il se retourna doucement pour constater que le blond avait en face de lui leur ennemi. Le Lumos du Gryffondor n’avait pas l’air de faire beaucoup effet, mais au moins, le Fantôme semblait hésiter à l’approcher. Il fallait dire qu’Elliot n’avait pas fourni une lumière très importante avec sa baguette.

Enfin, le Poufsouffle se décida à avouer qu’il n’avait vraiment aucune idée de comment s’en sortir.

« Stephen je… Je suis désolé mais… Je ne sais pas comment repousser un Fantôme. »

Il avait l’air vraiment navré et pitoyable en étant toujours au sol. Puis, le rouquin aux yeux vairons se releva et posa son regard sur le spectre. Que pouvaient-ils faire ? Mais que pouvaient-ils faire ? Puis, le professeur eut la meilleure idée qu’il pouvait trouver. Courir, partir loin de cet homme entre la vie et la mort. Il fit alors signe au français de le suivre et qu’il fallait partir. Une fois le message passé, le rouquin se mit à courir, espérant que le Lion allait le suivre. Il repassa au travers des sapins mais ne retourna pas sur ses pas. Il prit une autre sortie afin de déboucher sur la rive du Lac de Poudlard. Elliot décida d’aller se cacher dans les escaliers tout près, sans savoir si l’être argenté pouvait voir au travers des choses ou non.
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Stephen Enjolras
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Dim 8 Jan - 16:20
Avec cette incantation, Stephen espérait repousser le Fantôme, voire le faire fuir. Si la lumière avait effectivement son effet, en revanche l'ectoplasme ne semblait qu'en être plus énervé. Il poussa un terrible hurlement à glacer le sang. Tout à coup, le Gryffondor se sentait moins confiant face à l'ennemi, mais il refusait de laisser cette faiblesse transparaître. Elliot était juste derrière lui, et le blond refusait de le voir affronter le spectre. Pas qu'il ne croyait pas en ses capacités, mais le rouquin n'avait pas l'air en état combattre, mi-perturbé, mi-pressé. Il faut dire qu'ils avaient perdu du temps avec cette apparition dérangeante. Il fallait faire quelque chose, et vite.

Mais c'est l'être surnaturel qui agit en premier. S'envolant légèrement, il se mit soudainement à tournoyer autour des deux sorciers à une vitesse impressionnante. L'humain transparent semblait prendre un malin plaisir, resserrant même son étreinte. Maintenant, toute retraite était coupée pour les troisièmes années. Enjolras tentait de l'écarter en tendant son Lumos, mais le monstre esquivait l'assaut avec facilité.

Soudain, l'homme aux yeux bleus sentit un contact dans son dos. Il s'agissait du Poufsouffle qui s'était mis dos-à-dos pour pouvoir éviter les attaques en traître. Mais cela n'était pas suffisant. Le mort s'envola brusquement au-dessus de leur tête avant de disparaître dans la nuit noire. Croyant la voie libre, Elliot commença à se diriger vers la Forêt Interdite. Seulement pour se faire surprendre par le Fantôme, réapparaissant aussi vite qu'il était parti. Il traversa le corps du pauvre Blaireau sans ménagement. Celui-ci tomba à terre, sonné.

Réagissant immédiatement, Stephen voulut se diriger vers le sorcier, mais l'ectoplasme lui barrait le passage. Son sourire narquois fit enrager le Gryffondor, mais avant qu'il puisse agir, Elliot avoua qu'il ne savait pas comment battre un Fantôme. Alors comme ça, ils étaient démunis face à cet ennemi… Le sort Lumos n'avait pas vraiment d'effet, et le blond doutait de connaître une attaque efficace sur ce type de créature.

Enjolras vit que derrière le Fantôme, Elliot venait de se relever, totalement désemparé. Son comparse était dans une situation similaire, reculant enfin face au spectre, qui lui se rapprochait lentement. Soudainement, l'amoureux des bêtes lui fit un signe. Simple et rapide, le Lion comprit de suite le message. Puis il vit Scamander courir en direction des sapins. Le Français fit de même, évitant soigneusement une accroche avec le Fantôme. Les deux hommes prirent alors une direction différente d'auparavant, se déplaçant désormais vers le Lac de Poudlard.

Stephen jetait parfois un coup d'oeil en arrière, seulement pour constater que l'âme avait disparu. Si le blond ne savait pas si l'autre les poursuivait tout de même, Elliot alla cependant se cacher dans les escaliers. Sur ses talons, le plus vieux fit de même, reprenant son souffle. Ils restèrent un moment à se reposer et souffler. L'être paranormal semblait les avoir laissé tranquille. Le Gryffondor décida tout de même de faire une petite ronde pour s'assurer que le Fantôme ne soit pas en embuscade. Pendant ce temps Elliot pourrait calmer ses nerfs. Cette épreuve a été déroutante pour les deux sorciers, mais surtout pour le rouquin.

Finalement, il n'y avait plus aucune trace de l'ennemi. Enjolras retourna auprès du Poufsouffle et lui demanda si il allait bien. Lorsqu'il répondit affirmativement, le blond fut soulagé. Mais il préférait prendre la tête du duo à présent. Scamander serait plus en sécurité à l'arrière. Le Français appartenait décidément à la bonne Maison à Poudlard, et il en était fier. Et au-delà de son devoir moral, il sentait au plus profond de son être qu'il devait protéger le professeur et troisième année, comme si il s'agissait de son petit frère.

Remontant rapidement les escaliers, les deux jeunes hommes se dirigèrent en direction de la Forêt Interdite. Ils avaient perdu assez de temps avec le Fantôme, aussi ils marchèrent très vite sans prendre le temps de surveiller les alentours. Du moins pour Stephen, car de son côté Elliot devait peut-être s'inquiéter de se faire repérer dehors, la nuit. Ils auraient de sérieux problèmes, mais l'urgence de la situation faisait que les esprits étaient moins attentifs et plus concentrés.

Arrivant à la lisière de l'endroit défendu, Enjolras s'arrêta un instant. Là-bas, ils allaient sûrement tomber sur une créature dangereuse. Un mauvais pressentiment fit frissonner le Lion d'Or. Il lui fallait se préparer psychologiquement et physiquement. D'autant plus que son Lumos, activé depuis un moment déjà, drainait tout simplement l'énergie du lanceur. Mais le blond refusait de baisser son intensité, pas alors qu'ils s'apprêtaient à pénétrer dans le sombre bois.

Le duo s'élança enfin à l'intérieur, prêt à rencontrer le monstre décrit par la pauvre Gryffondor de la Grande-Salle. Il fallait éviter les racines traîtresses et les branches mortes pour ne pas tomber la tête la première dans un creux ou une bosse. Cela ralentissait leur progression, mais les deux étudiants ne désespéraient pas. Pas maintenant, si près du but.

Tout à coup, un cri puissant se fit entendre à travers les arbres. Stephen et Elliot se regardèrent instinctivement, soulagés mais terrifiés. Puis ce fut le Poufsouffle qui reprit le chemin, le Français courant juste derrière. Ils se dirigeaient en direction du bruit avec craintes, mais ils n'avaient pas le choix. Ils ne pouvaient plus faire demi-tour à présent...
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Elliot Scamander

Stephen Enjolras

Ainsi cachés, Elliot et Stephen espéraient échapper à l’ectoplasme. L’idée du rouquin n’avait pas été très recherchée ni très originale, néanmoins, elle avait eu le mérite d’être spontanée. Et puis, étrangement, tout était calme désormais. Le Fantôme aurait-il abandonné la poursuite ? En avait-il assez du Poufsouffle et du Gryffondor ? Le descendant du très célèbre magizoologiste n’allait probablement pas le savoir. C’était même mieux ainsi. Si l’être spectral avait disparu, c’était très bien pour le Blaireau qui n’espérait que cela. Avec un peu de chance, le Flottant le pouvait pas venir jusqu’ici puisqu’il hantait le périmètre où les élèves étaient avant. Quoi qu’il en soit, le rouquin tenta de calme un peu son pouls et son souffle. Après cette attaque surprise et cette course, il avait les poumons qui chauffaient et qui étaient devenus désagréables. Heureusement, l’amoureux des bêtes n’avait rien et il était prêt à reprendre la route.

Protecteur, Stephen demanda à Elliot si tout allait bien et ce dernier lui répondit que oui. Il n’avait pas été blessé lorsque le Fantôme lui avait traversé le corps, alors il n’y avait pas de problème à première vue. Le rouquin ne savait pas trop ce qu’étaient les pouvoirs d’un sorcier entre la vie et la mort sous cette forme, mais il n’y avait pas de quoi s’inquiéter visiblement. Après avoir retrouvé son calme, le Poufsouffle se releva, emboîtant alors le pas du Lion qui avait pris la tête du duo. Le rouquin avait désactivé son Lumos depuis un moment déjà, puisque son ami éclairait déjà le chemin. Le Blaireau aurait bien voulu prendre la relève, mais son pouvoir magique était moindre que celui du né-Moldu. Cette remarque, Scamander se l’était faite dans sa tête. En théorie, il aurait dû avoir le sort le plus puissant, le plus lumineux. Mais dans la réalité, c’était l’inverse. Comme quoi, les fanatiques de Sang-Pur étaient vraiment à côté de la plaque. Ces fameux né-Moldus avaient bel et bien des pouvoirs capables de surpasser celui d’autres magiciens.

Chassant ensuite cette pensée de son esprit, le professeur s’arrêta quand le Gryffondor stoppa sa marche. Ils étaient devant l’intimidante Forêt Interdite. Le timide garçon n’avait pas vraiment envie d’y mettre les pieds en temps normal, mais dans cette situation, l’appel de la curiosité était plus fort. Il avait vraiment envie de tomber sur la créature magique avant qui que ce soit, il ne voulait pas prendre le risque de se faire repérer non plus. Et puis, l’animal pouvait courir un grand danger si un sorcier prit de panique le trouvait. Il pouvait y avoir un affrontement aux conséquences terribles pour les deux partis, mais surtout pour la bête. En général, les animaux fantastiques étaient condamnés à mort pour avoir blessé quelqu’un. C’était injuste aux yeux bicolores du rouquin mais c’était ainsi. C’était principalement pour cette raison qu’Elliot était parti si rapidement, sans préparation. Quitte à mettre en danger un élève de sa Maison et sa propre vie.

Finalement, après quelques hésitations, les deux sorciers pénétrèrent dans la forêt. Cette dernière était à l’image de son nom : étrange, fascinante, terrifiante. Il faisait bien évidemment très sombre là-dedans, et sans le sortilège Lumos, ils n’auraient jamais pu avancer, même de quelques pas. Et puis, il fallait également prendre soin de ne pas se prendre une branche dans le visage ou de coincer son pied dans une racine. Ce n’était clairement pas un bon lieu de promenade, et heureusement car les deux élèves n’étaient pas là pour cela. Ils avaient une créature à trouver.
D’ailleurs, cette dernière devait s’impatienter, seule car elle poussa un puissant cri. Elliot reconnu tout de suite de quoi il s’agissait et des frissons recouvrirent son corps pâlot. Il n’en croyait pas ses oreilles. C’était presque un rêve qui devenait réalité… Mais avant de s’emballer, le rouquin aux yeux vairons avait tout de même besoin de voir l’animal avant de confirmer ses pensées.

Néanmoins, ce cri était très particulier. Clairement, il provenait d’un animal fantastique et non pas d’un animal classique. Ce qui était une bonne et une mauvaise nouvelle. Une bonne nouvelle, surtout pour le professeur, parce que cela voulait dire qu’ils touchaient au but. Et que Scamander allait pouvoir poser son regard sur un être qu’il allait adorer. Mauvaise nouvelle parce que cela signifiait aussi qu’un combat pouvait avoir lieu, que la situation allait être tendue.
Pour en revenir au cri, celui-ci ressemblait à celui d’un rapace, celui d’un aigle, perçant et criant. Mais il était également bien plus que cela : puissant, bien plus que celui d’un oiseau. Il avait une teinte spéciale. Seul un connaisseur pouvait mettre la main dessus, et heureusement, Elliot s’y connaissait. S’il s’agissait bien de la créature que le sorcier roux avait en tête. Son cœur battait la chamade, non pas de peur (un petit peu quand même) mais d’envie, d’excitation.

Le Poufsouffle et le Gryffondor échangèrent un regard. Il fallait y aller. Par prudence, Elliot passa le premier. Soudain, ils débouchèrent sur un endroit un peu plus dégagé, avec moins d’arbres… Et là, il le vit. Ses yeux s’ouvrirent en grand, impressionnés. La créature était là, devant eux, affolée. Dans un réflexe, le professeur repoussa Stephen de quelques pas et lui fit signe de rester silencieux. Puis il prit la parole, éclaircissant un peu le mystère qui pesait sur l’animal…

« Je n’étais pas certain de savoir à qui nous allions avoir à faire… Des plumes, il existe beaucoup d’animaux fantastiques avec des plumes. Mais… J’ai pensé à l’Oiseau-Tonnerre quand elle a parlé d’éclair. »

Le rouquin se stoppa, regardant toujours dans la direction où il avait aperçu l’animal.

« Mais il n’y a pas de pluie, pas de nuages. Hors, cette créature apporte avec elle des cumulonimbus. Ce qui veut dire… Que j’avais tort. L’éclair… C’était au sens figuré. Pour désigner la vitesse de notre animal ! »

A la fin de son explication, Elliot Scamander se décida à se rapprocher à nouveau du mystère, de l’éclair blanc. Ses yeux bicolores se posèrent alors avec fascination sur une créature qu’il appréciait tout particulièrement.

« Mi-aigle, mi-lion. Des ailes imposantes, une posture noble. Il ressemble à l’Hippogriffe… Nous nous trouvons devant… Devant un sublime Griffon. »

Le professeur de Soins aux Créatures Magiques avait le souffle coupé devant tant de beauté. Un griffon blanc et majestueux se présentait devant lui. Même s’il en aurait rêvé, il n’aurait jamais pensé cela possible un jour. Cette créature… C’était une chance pour l’apprenti magizoologiste. Il se retourna vers son compagnon, les yeux brillants.

« C’est un Griffon… ! Oh my… J’adore les Griffons, encore plus que les Hippogriffes, et pourtant j’ai grandi avec eux. C-C’est incroyable Stephen. J-Je vais voir ce que je peux faire, il ne faut surtout pas que vous bougiez. Ne faites pas de bruit, restez calme. Il a l’air vraiment apeuré… »

Sur ce, Elliot, plus pédagogue que jamais adressa un court sourire au Gryffondor avant de se retourner vers ce qui attirait à présent toute son attention.
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Lun 30 Jan - 21:48
Ils touchaient enfin au but. Ce pour quoi ils avaient précipitamment quitté l'école en mettant le feu à une robe d'élève. Ce pour quoi ils avaient dû fuir face à un effrayant Ectoplasme. Ce pour quoi ils bravaient les interdits et mettaient leur vie en danger. L'adrénaline courait tout le long du corps du blondinet. Son coeur s'accéléra lorsqu'un cri sauvage, puissant, perçant résonna au sein de la forêt. La créature n'était pas loin. Qu'allait-il alors se passer, une fois que les deux hommes seraient sur place ? Mille idées affluaient dans le cerveau du Français sans qu'il ne puisse trouver scénario satisfaisant pour eux trois. A vrai dire, le valeureux Gryffondor avait perdu de sa fierté et de son courage. L'appréhension était l'une des sensations les plus désagréables à vivre, le bouclé y connaissait quelque chose. Mais peu lui importait le fait que son corps tremblait légèrement, il ferait n'importe quoi pour protéger Elliot si la situation dégénérait.

Le duo finit enfin par déboucher dans une sorte de petite clairière. La vue était nettement plus dégagée, merci à la faible présence d'arbres dans cet espace. La Lune pouvait alors librement darder ses rayons spectraux, au grand dam d'Enjolras, qui coupa immédiatement son sort lumineux. Là en son centre, une magnifique créature ailée, à la couleur pure de neige et aux pattes de félin. La beauté de la bête sauvage était à couper le souffle, le Lion en resta sans voix. Ce ne fut pas le cas de Scamander, loin de là. Totalement émerveillé face à cette vision fantastique, le rouquin exposa sa théorie. Au départ, il pensait avoir affaire à un Oiseau-Tonnerre, et bien que le blond ne voyait pas de quoi il s'agissait, rien que ce nom impressionnant le faisait frémir.

Finalement, il était question d'un sublime Griffon, noble créature mythique qui avait inspiré le nom de la Maison rouge et or de Poudlard. Une vague de respect frappa soudainement Stephen, qui se trouvait insignifiant face à cet être merveilleux. L'apprenti magizoologiste semblait captivé, incapable de détacher ses yeux vairons de son précieux enfant. Car oui, le professeur considérait chaque animal comme sa progéniture, Enjolras avait été amusé de découvrir ce côté paternel du rouquin. Nul doute que le jeune homme se sentait mieux en présence de créature que d'autres humains, cela se confirma lorsqu'il laissa sa joie éclater, mais toujours de cette voix un peu timide caractéristique de l'expert des Soins aux Créatures Magiques.

L'amoureux de la faune intima gentiment au plus vieux de rester en arrière, tandis qu'il s'approchait doucement du Griffon. Les recommandations principales étaient surtout de ne pas paniquer ou effrayer le bel oiseau. Celui-ci semblait secoué, peut-être même plus que les deux hommes. De toute façon, plus aucune commande ne répondait au centre nerveux du blond. Il était tout simplement en extase devant le mi-aigle mi-lion. Le garçon arrivait à peine à déglutir, c'est comme si l'animal dégageait une aura intense. Ce n'était pas pour rien qu'il était considéré comme un animal fantastique. C'était simplement bouleversant. Pendant un instant, Enjolras se crut en train de rêver.

Mais le Lion d'Or redescendit rapidement les pieds sur terre alors que son ami se trouvait de plus en plus près de la bête ailée. Si le rouquin était le mieux placé pour aborder le Griffon, Stephen ne pouvait s'empêcher d'éprouver un certain malaise. L'animal semblait perturbé, et pourrait vite s'emballer en cas de pépin. Juste, si Elliot se prenait les pieds dans une racine et tombait, la créature pourrait mal réagir. Et c'était ce qui rongeait le sorcier : Savoir que son professeur pouvait potentiellement courir un danger lui était une idée absolument insupportable. Alors même si ce-dernier lui avait demandé de rester à l'écart de cette rencontre, le blond ne pouvait tout simplement pas rester là à rien faire.

Il hésita avant de garder sa baguette, mais décida finalement de la ranger. Le Griffon l'aurait peut-être vu comme une arme dangereuse envers lui. Après tout, le Français ne savait absolument rien du comportement de cette espèce. Aussi préféra-t-il jouer la prudence, avant de prendre un pas de plus vers le danger. Sa marche était lente et calculée pour ne pas brusquer ni son ami ni l'oiseau sauvage. Le jeune homme évita soigneusement tout obstacle à sa route, avant d'arriver au côté de Scamander. C'était encore plus impressionnant maintenant qu'ils se trouvaient à à peine quelques pas de l'être blanc immobile. Enjolras retenait son souffle en pensant que ce n'était pas une bonne idée, qu'ils devaient partir sur-le-champ. Mais il savait également que le garçon aux yeux bicolores ne bougerait pas d'une semelle, c'était déjà peine perdue. Le Gryffondor se résolut donc à veiller sur le plus jeune, tout en observant l'animal.

Son comportement semblait craintif, ce qui étonnait le blond. Au vue de la carrure plutôt imposante de l'hybride, le Français aurait juré qu'il serait plus agressif, plus méfiant. Mais le lion à plumes pouvait être blessé ou bien perdu, ce qui pouvait expliquer cette attitude étrange. Le sorcier repensa soudainement à sa camarade Helena Jones. Il se demandait quelle circonstance avait bien pu la pousser à se rendre dans la Forêt Interdite, seule et en pleine nuit. C'était décidément bizarre, mais la situation tendue ne lui permettait pas de s'interroger davantage à ce sujet. Il ne fallait pas oublier que les deux mages faisaient face à une créature capable de les éventrer d'un coup de patte. Forcément ce n'était pas le moment de relâcher son attention.

Enjolras se tourna alors vers Elliot en lui souriant. Il se voulait rassurant, être une figure rassurante à ses côtés, même si le rouquin avait sûrement moins peur que lui. Mais c'était plus fort que lui ! Le blond ne pouvait s'empêcher de faire attention au Poufsouffle lorsqu'il était dans les parages. Un peu comme un grand frère le ferait avec le plus jeune. Une tendre fraternité en somme toute. Mais Stephen se demandait réellement si il s'agissait d'une relation de ce type, une amitié 'Frère/Frère' ? Ou bien est-ce que les sentiments étaient bien plus profonds que cela ?

Le Gryffondor n'eut pas le loisir de tergiverser, un grognement animal le fit sursauter et le ramena à lui-même. Pour l'instant il ne pouvait rien faire. Tout reposait sur les épaules de Scamander, aussi le Français attendit-il silencieusement la suite des événements...
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Mar 31 Jan - 21:32
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Stephen Enjolras

Scamander restait figé, fixant la formidable créature qui se tenait devant eux. Il ne s’occupait presque plus de Stephen qui était resté en arrière-plan. Tout du moins jusqu’à ce que ce dernier ne se décide à avancer pour rejoindre le rouquin. Le sorcier aux yeux vairons n’aimait pas beaucoup cela car même si le Gryffondor avait été particulièrement attentif à ne pas faire de bruit, l’animal l’avait vu bouger. Heureusement le Griffon blanc n’avait pas pris plus de peur qu’il n’en ait déjà, il ne s’agitait pas plus. A la base, la créature fantastique n’avait pas vu le duo de ses yeux perçants mais après leurs paroles et leurs mouvements, son regard s’était posé sur eux. Il n’était pas spécialement apeuré par les sorciers mais plutôt par autre chose. Elliot avait remarqué son caractère craintif et énervé avant même que l’hybride ne les voit. Il y avec donc un autre problème… Et l’apprenti magizoologiste ne mit pas beaucoup de temps pour le trouver. En effet, le bel animal avait une robe blanche, éclatante sauf à l’une de ses pattes arrières et l’une de ses ailes, du même côté. Des traces comme des griffures mais le jeune professeur ne pouvait pas en dire plus. De là où il était, le garçon ne voyait pas suffisamment bien pour diagnostiquer avec précision la blessure du Griffon.

Mais tout à coup, la bête immaculée hurla un bon coup. Son cri était puissant, perçant et déstabilisant. Elliot avait sursauté en l’entendant, bien plus qu’il ne le voulait. Il avait beau avoir vécu avec des Hippogriffes, très similaires aux Griffons, ce n’était pas la même espèce pour autant. Ils étaient même très différents dans leurs comportements… Il n’y avait que le côté aigle et hybride qu’ils avaient en commun finalement. Et de la dangerosité aussi, quand on ne savait pas comment s’y prendre avec de tels animaux. Scamander aimait réellement les créatures magiques mais il fallait bien avouer qu’elles étaient particulièrement agressives la plupart du temps, ou incomprises. Le rouquin savait également que tout animal possédait son propre caractère, sa propre façon de faire. Par exemple, les Hipprogriffes de l’élevage familial étaient tous très différents les uns des autres. Il y en avait un, un gris et blanc, qui était très doux. Une femelle totalement rousse était particulièrement agressive et redoutable, à cause d’un traumatisme. Bref, il y avait des bêtes de toutes sortes et croire que ces dernières n’avaient pas de personnalités était une grave erreur.

Pour ce Griffon-là, le jeune sorcier ne pouvait rien dire. N’étant probablement pas en captivité de base, son comportement pouvait être totalement basé sur ses instincts. Et ce que son instinct devait lui dire en ce moment, c’était que le Gryffondor et le Poufsouffle étaient des menaces. De plus, il semblait blessé et surtout déboussolé. Le rouquin ne se faisait pas d’illusion, la belle créature n’allait pas rester sage et encore moins être docile. Les deux jeunes hommes devaient rester très attentifs et procéder avec précaution. Puis, Scamander redescendait finalement de son petit nuage. Après cette découverte spéciale, il fallait retourner sur Terre et c’était difficile. Le jeune ne savait pas trop quoi faire avec ce Griffon blanc, il ne savait pas comment s’y prendre. La bête était blessée, stressée. C’était une situation vraiment délicate et le Blaireau n’avait rien sur lui pour l’aider. De même, sans blâmer Stephen, il n’était pas d’une grande aide.

Alors que faire ? Elliot se mordit un doigt pendant quelques secondes, plongé dans une réflexion intense. Le plus simples était d’analyser plus en détail l’environnement et l’animal. Pour le moment, l’hybride restait étrangement calme… Ou plutôt, il devait lui aussi être en train de repérer les moindres faits et gestes des humains. Une fois ce laps de temps écoulé, il passerait certainement à l’attaque…
Rapidement, le professeur balaya les lieux. Il y avait peu d’arbres, de quoi laisser une possibilité d’action au Griffon. Ce qui était plutôt une mauvaise nouvelle. En effet, les grandes plantes auraient pu au moins ralentir la créature si jamais elle décidait de les charger. Néanmoins, l’hybride n’allait pas pouvoir les poursuivre en volant. Ce qui était rassurant. Mais avant de pouvoir lui échapper par la forêt, il fallait parcourir quelques mètres dans le cas où les élèves de Poudlard allaient s’approcher de la bête. Autrement, le bois était juste derrière eux donc pas de quoi paniquer.

Mais Elliot ne pouvait pas rester là à ne rien faire. Ce Griffon possédait des griffures sur le corps, ce qui n’était pas normal. De plus, pourquoi un animal fantastique comme celui-ci était dans la Forêt Interdite ? Surtout avec une telle robe, c’était assez incroyable. Scamander se demandait vraiment comment il avait fait pour atterrir ici. D’autant plus que l’hybride mi-aigle mi-lion avait l’air perdu et cela traduisait le fait qu’il n’était pas du coin. Remarque qui ne faisait qu’ajouter des interrogations dans la tête rousse du sorcier de Poufsouffle. En examinant le Griffon de plus près, peut-être pourrait-il en savoir plus, à commencer par cette blessure non identifiée. Mais cela comportait bien entendu des risques. Avec Enjolras à ses côtés, le professeur de Soins ne voulait rien faire de dangereux. Enfin, il aimerait car en pratique, il n’y avait que deux choix actuellement. Approcher l’animal à leurs risques et périls, ou repartir sur leurs pas en espérant qu’il n’avait pas les suivre. Cette seconde option impliquait aussi que le quadrupède allait être immédiatement en danger car d’autres sorciers allaient venir patrouiller dans quelques instants. Cette pensée ramena à nouveau Elliot à la réalité : ils n’avaient que peu de temps devant eux.

Prit de stress, l'adrénaline faisant effet, le rouquin se retourna délicatement vers son ami.

« Je vais tenter de l’approcher… C’est ça ou alors il est condamné. Les autres ne vont pas tarder à arriver. Mais… »

Le professeur semblait terriblement gêné mais il se reprit rapidement. Il s’approcha d’un pas du Lion doré et lui attrapa une main avec douceur, pour être plus impactant. Car la requête qu’il allait demander à Stephen n’était pas simple à accepter.

« En revanche… Je vous demande de ne pas intervenir. Quoi qu’il arrive, à n’importe quel prix. Je veux dire… Le Griffon ne supportera pas une autre présence aussi proche. Ce pourrait être dramatique. Faites-moi confiance. »

Sans plus d’explications, le sorcier aux yeux bicolores se retourna vers ce qui l’intéressait tant, après avoir lâché la main de son compagnon d’aventure. Il déglutit avant de se concentrer pleinement sur sa tâche, il ne devait pas montrer de la peur au Griffon, sans quoi, il allait le sentir et en profiter. Le rouquin s’avança ensuite lentement vers l’animal blanc et celui cria de nouveau afin de fixer avec intensité l’être humain. Le Poufsouffle essaya de ne pas trembler et fit un pas de plus. Ses yeux croisèrent celui de l’hybride et en un instant le rouquin se retrouva cloué au sol… Avec la bête sur lui. Ce fut très rapide et le sorcier fut parcouru d’une douleur intense lorsque son dos heurta le sol. Le Griffon pesait son poids, bien qu’en le voyant de plus près, Scamander pouvait voir qu’il était plutôt maigre. Mais il n’eut pas le temps de continuer son inspection car l’animal l’écrasait de sa masse. Il fallait dire que l’humain n’avait pas une carrure très imposante.

Mais le plus important dans tout cela était de savoir ce qu’allait faire le Gryffondor… Elliot lui avait bien précisé de ne pas bouger, quoi qu’il arrive mais son compagnon était à présent entre les griffes d’une créature en colère…
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Stephen Enjolras
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Mer 1 Fév - 22:17
Stephen avait en temps normal tout à fait confiance dans le rouquin lorsqu'il s'agissait de créatures. Après tout c'était le professeur de Soins au Créatures Magiques, et même si ses cours étaient parfois un peu mou aux yeux de la classe (mais pas du Gryffondor), on voyait que Scamander était expert dans le sujet, et même bien plus que cela. Il connaissait toutes les préférences et toutes les peurs des créatures, il avait également quelques astuces concernant comment les détendre, les endormir et autres. Le sang du célèbre Newton Scamander coulait effectivement dans le corps du Pouffsouffle, cela crevait les yeux. Ce n'était pas pour rien que Elliot faisait partie de la même Maison que son ancêtre avec qui il partageait une passion dévorante pour les animaux fantastiques. Le Français ne pouvait remettre en question aucune de ces choses. Absolument rien, si ce n'était ce que le garçon aux yeux bicolores venait de lui dire et ce qu'il s'apprêtait à faire.

Le jeune homme souhaitait approcher le Griffon pour l'examiner de plus près. Mais il avait également demandé à son ami de ne pas intervenir pour ne pas effrayer plus le bel hybride. Le blondinet était évidemment en total désaccord avec ses deux propositions, mais lorsque l'apprenti magizoologiste lui prit doucement la main pour appuyer ses propos, Enjolras hésita. Il voyait bien sur son visage le supplice 'd'ordonner' au Lion d'Or de rester en arrière, quoi qu'il arrive. Le descendant de révolutionnaire pouvait discerner également de la peur et de l'angoisse, mais il savait que toutes deux étaient en vérité dirigées vers sa personne. Le coeur du plus vieux fut touché de voir que son camarade tenait vraiment à lui. C'est pourquoi il décida de placer une fois de plus sa confiance entre les mains du gentil garçon.

Hochant la tête de manière imperceptible, le sorcier fixait Elliot des yeux tandis que celui-ci s'éloignait lentement. Oui, Elliot allait sûrement découvrir ce qui rendait l'être sauvage nerveux, et avec un peu de chance il aurait bien une ou deux idées pour le mettre à l'aise. Cela devait tellement lui tenir à coeur, malgré la peur, que Enjolras ne pouvait que le laisser gérer cette affaire seul. Mais cela ne l'empêchait tout de même d'être mort d'inquiétude. Tout allait bien se passer, il fallait que tout se déroule bien. Après tout c'était le domaine de prédilection du vairon, qu'est-ce qui pouvait mal tourner ? Le Griffon qui saute soudainement sur le Poufsouffle ? D'accord, pourquoi pas.

La bête lâcha un cri pendant qu'elle écrasait le pauvre humain. Stephen réagit au cours de tour en appelant son ami d'une voix qui trahissait la surprise et la peur. Le plumé ne détourna pas son attention, ce qui angoissait le plus vieux. Et malgré ce que Elliot lui avait demandé, il ne pouvait pas rester là à rien faire, pas lorsqu'il devait se contenter de regarder son ami se faire maltraiter. Le blond était vraiment désolé, il ne peut pas écouter Scamander dans ces conditions. Même si il n'arrivait pas à distinguer si le Blaireau était réellement en difficulté, le Gryffondor ne pouvait pas courir le risque de le voir se faire blesser. Il fallait agir, et vite.

Le sorcier se baissa et ramassa une pierre qui traînait là. Puis sans perdre un instant il lança son projectile sur le prédateur. Le tir fit mouche en pleine tête, ce qui alerta le mi-griffon mi-lion. L'animal ailé se tourna alors vers l'autre humain encore debout, qui commençait à regretter son action. Ses yeux perçants transperçaient le pauvre troisième année, complètement tétanisé. Enjolras a eu ce qu'il désirait, c'est-à-dire attirer l'attention de la créature. Elle n'allait pas tarder à s'approcher du petit effronté qui venait de l'attaquer. Au moins, Elliot serait sauf.

Le jeune homme blond recula lentement pendant que le Griffon s'ôtait du pauvre rouquin qui pouvait enfin respirer. A présent, ils étaient tous les deux en mauvaises postures. Personne ne savaient qu'ils étaient dans la Forêt Interdite, au prise avec un animal fantastique maintenant énervé. Stephen avait manqué de prudence sur ce coup-là. Des gestes auraient pu suffire pour susciter l'intérêt de la bête aux ailes immaculées. Il n'y avait pas forcément besoin de le blesser. Sa méfiance n'en était que renforcée à présent, mais il semblait moins apeuré.

Tandis que Stephen faisait marche arrière, son pied buta sur une racine noueuse et le garçon tomba à la renverse, dos à un tronc d'arbre. A peine quelques mètres séparaient le dominant et dominé, mais derrière l'être à plumes, le Français pouvait voir que son ami était de nouveau sur pieds. Mais son regard était empreint d'énormément d'inquiétude, ce qui ne rassura franchement pas le plus vieux. Le Griffon poussa un grand cri qui se répercuta entre les arbres. Il n'avait vraiment pas l'air content à la grande horreur du Lion d'Or.

L'hybride se rapprochait de plus en plus alors que Stephen ne savait pas quoi faire. Il était coincé, sans aucune échappatoire possible. De plus l'adrénaline et la peur l'empêchaient de bien réfléchir. Mais s'il n'agissait pas immédiatement, l'autre allait sûrement passer à l'attaque. Le sorcier lança un regard paniqué au Poufsouffle, l'implorant du regard. Mais c'est alors qu'il vit sa baguette qu'une idée germa dans son esprit.

A la vitesse de l'éclair, Enjolras dégaina la sienne, prêt à agir. Il attendit juste le bon moment, là où la créature magique leva la patte pour le frapper. Le Gryffondor prit une grande inspiration avant de lancer son sort.

« LUMOS ! »

La lumière émana du bâton enchanté avec l'intensité du soleil, aveuglant l'animal pour un instant. L'humain en profita alors pour se redresser et s'écarta prestement. Il courut rapidement en direction de Scamander, sans même se questionner sur l'étrange puissance de son sort. Le blond lui agrippa gentiment le bras. Le Griffon n'allait pas tarder à reprendre ses esprits.

« Elliot, we have to leave. Now ! »
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Jeu 2 Fév - 14:22
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Elliot Scamander

Stephen Enjolras

L’hybride était là, penché sur lui, menaçant. Si le sorcier avait bien entendu un peu peur, il restait tout de même calme au possible. Il avait été surpris par le bond de l’animal fantastique mais il fallait vite s’en remettre et cela, le professeur le savait très bien. La nervosité pouvait tout simplement inciter le quadrupède à attaquer férocement l’humain alors il ne fallait pas laisser transparaitre de peur. Rester calme, ne pas bouger. Cependant, même si le descendant de Newton faisait de son mieux, il ne pouvait s’empêcher de lâcher des petits bruits à cause de l’inconfort. Le Griffon était massif malgré sa masse en dessous de la moyenne. Elliot se demandait s’il avait mangé  récemment à cause des côtes que l’on pouvait légèrement voir. Mais quand il replongea avec une vitesse calculée ses yeux dans ceux de la bête, il remarqua quelque chose. Ces iris étaient particuliers… Puis il détourna le regard afin que le Griffon blanc ne prenne pas cela pour un défi. Déjà que ces créatures étaient particulièrement farouches et violentes, il ne fallait pas en ajouter.

Enfin, le rouquin espérait de tout son cœur que Stephen allait rester à sa place, qu’il n’allait pas faire un geste irréfléchi. Le Poufsouffle avait précisément prévu cette attaque fulgurante de la part du Griffon. Ce fut la raison pour laquelle Elliot avait insisté sur le fait de ne pas intervenir, quoi qu’il arrive, afin de ne pas effrayer l’animal plus que de raison ou de faire une erreur qui pouvait être lourde en conséquence. Il fermait les yeux en voyant le bec de l’oiseau prêt à lui mettre un coup au visage et dans sa tête, il priait le Gryffondor de ne pas intervenir. La bête n’avait pas l’air de vouloir réellement s’en prendre au garçon, autrement, il serait déjà mort entre ses serres puissantes. Non, à la place, le Griffon blanc semblait jaugé l’humain, probablement intrigué par la multitude d’odeurs animales que devait avoir sur lui le professeur. Et puis le comportement du Blaireau n’était pas très humain… De quoi attiser la curiosité de l’emplumé. En effet, si Elliot n’était vraiment pas doué avec ses congénères, c’était bien plus facile pour lui de se lier avec les créatures. Il avait ce petit côté que les autres n’avaientt pas, celui qui apaisait les Billywigs, les Botrucs et peut-être même les Griffons…

En bref, le jeune homme avait de la chance d’être encore en vie et il fallait que cela continu. Et pour cela, il ne fallait pas qu’un élément extérieur vienne saccager ces engrenages précaires. Pourtant, Scamander avait bien fait d’avoir peur car son ami était décidément trop hardi pour se soucier de ses recommandations qui étaient, finalement, presque des ordres. Enjolras voulait bien trop sauver le professeur pour écouter et pour rester sagement en retrait. Il lança une pierre sur le crâne de l’animal qui poussa un cri de douleur. A cause de cela, le rouquin rouvrit ses yeux bicolores, cherchant à comprendre la situation. Il vit alors des plumes légèrement ensanglantées sur la tête de l’hybride et il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre que c’était l’œuvre de Stephen. Bien entendu, c’était pour sauver le jeune des griffes coupantes de la créature, mais tout de même… Le Blaireau sentait en lui quelque chose, quelque chose qui n’arrivait pas souvent. Le Gryffondor venait de faire une erreur monumentale en blessant le Griffon. Déjà parce que l’animal ne pouvait que devenir agressif après ce geste. Et ensuite parce que… C’était un être mi-aigle mi-lion, blanc qui plus est, à Poudlard ! Ce n’était pas n’importe quoi, il fallait prendre soin du quadrupède. Elliot commençait à sentir la colère l’envahir, bien que le Poufsouffle ne fût que rarement en proie à cette émotion.

Il fallait bien avouer que d’ordinaire, le timide professeur de Soins aux Créatures Magiques ne se laissait pas aller aux émotions fortes. Timide et réservé à souhait, il avait tendance à s’effacer du regard des autres plutôt que de crier quand quelque chose ne lui convenait pas. Il passait son temps à accepter des choses qui ne lui plaisaient pas, à subir. Scamander n’était clairement pas du genre rebelle, préférant écouter plutôt que de donner des ordres. Néanmoins, il ne restait pas moins que le rouquin était capable d’exprimer des sentiments qui pouvaient devenir virulents dans de rares circonstances. Bien entendu, Elliot n’en était pas au stade de se jeter sur le Gryffondor pour lui asséner un coup de poing dans le nez, mais tout de même. Il n’avait clairement pas apprécié le jet de pierre sur le pauvre Griffon en détresse. Et puis désormais, il allait falloir faire avec l’erreur du français car la créature blanche semblait avoir une dent contre lui. En effet, le quadrupède avait laissé le garçon au sol tranquille pour s’approcher dangereusement de l’autre sorcier. Il était révolté par sa blessure, ce que le rouquin ne pouvait que comprendre parfaitement.

Le Poufsouffle en profita néanmoins pour se remettre sur ses pieds, doucement afin de ne pas alerter l’animal. Ce dernier était concentré sur l’autre humain ce qui ne rassurait pas du tout le professeur. S’il arrivait quelque chose de grave à Stephen par sa faute, il n’allait pas s’en remettre. Désormais, Elliot voyait l’autre troisième année en difficulté, reculant devant la créature menaçante. Avoir lancé cette pierre sur le Griffon était vraiment, mais vraiment, une terrible erreur. Le Lion d’Or avait clairement agit par instinct et c’était quelque chose que le descendant de Newton n’appréciait pas trop chez son ami. Il était très indulgent et peu regardant sur la façon d’être des gens, mais là, le rouquin aurait préféré que le blond soit tétanisé, comme un Blaireau de sa Maison, plutôt que de vouloir jouer aux héros. Les Gryffondor pouvaient  cependant être fiers d’avoir un tel personnage avec eux… S’il survivait ce soir.

Puis tout à coup, le troisième année chuta à cause d’une racine robuste. Scamander laissa un petit cri de surprise lui échappait et regretta immédiatement son geste. Mais le Griffon n’en avait que faire de lui, aussi il ne détourna pas ses yeux perçants du garçon qui était maintenant dos à un tronc d’arbre. Il fallait faire quelque chose mais à cause du stress généré par la situation, de la tension, le professeur de Soins avait du mal à réfléchir. Il ne pouvait pas toucher l’animal, ni lui lancer un caillou comme l’avait si bien fait Enjolras. Attirer l’attention de l’hybride blanc sans l’énerver était tout simplement impossible. Et encore moins une fois que l’animal poussa un cri puissant. Le membre de Poufsouffle sentit son cœur battre encore plus vite après cela. Il sentait l’attaque imminente du Griffon, un coup de patte de ses serres d’aigle pour se venger du sorcier.

Mais le jeune homme aux yeux vairons était tout simplement perdu. Il ne savait pas quoi faire pour sortir de cette situation son ami. Il s’en voulait d’avoir joué à l’égoïste en voulant à tout prix voir la créature magique. Il s’en voulait d’avoir entrainé le pauvre français dans ses histoires de dingue. Impuissant, tétanisé en imaginant la suite des évènements, Elliot ne répondait plus de rien. Son regard était planté comme une flèche dans une cible sur l’autre élève de l’école de Poudlard. Il profitait certainement de ces derniers instants pour graver l’image de Stephen dans sa tête. Pour ne pas oublier ce visage qu’il semblait tant apprécier. Pour ne pas oublier la détresse du Gryffondor en voyant que le professeur ne pouvait rien faire pour lui. C’était une véritable torture et finalement, le Blaireau songea à quelque chose. Le quadrupède éclatant était maintenant à quelques centimètres de son ami. Le rouquin voulu alors faire la seule chose possible : se jeter contre la bête afin qu’elle le prenne en chasse et que l’enfant Enjolras puisse s’enfuir.

Malgré ce plan suicidaire, Elliot n’eut le temps pour rien. L’autre sorcier n’avait pas attendu une quelconque réaction de la part de l’humain ou de l’animal pour agir. Comme tout bon sorcier, il avait eu recourt à sa baguette pour se défendre légitimement. Il lança donc un étonnant sort Lumos afin d’aveugler le Griffon… Si cela eut bel et bien l’effet escompté, le professeur se figea à nouveau devant une telle erreur. Si se défendre était tout à fait normal dans une situation pareille, pour échapper à une mort certaine, utiliser un sortilège pour aveugler un animal tel que ce Griffon en particulier était terrible. Bien entendu, Stephen ne devait pas savoir pourquoi, qu’elle en était la raison. Après tout, l’expert ici ce n’était pas lui mais bien l’autre troisième année. Cependant, Scamander ne put s’empêcher de sentir une pointe de colère s’ajouter à celle de tout à l’heure. Ils étaient vraiment dans de beaux draps maintenant que la créature était déboussolée.

En effet, l’hybride avait reculé en criant de souffrance. Le jeune homme roux avait ressenti sa douleur jusque dans ses os, il en était désolé pour le quadrupède au plumage si précieux. Ensuite, le blond était venu le rejoindre en vitesse et lui avait agrippé le bras pour qu’ils partent de cet endroit sur le champ. Normalement, le professeur en herbe n’aurait rien dit et aurait suivit sans demander son reste. De plus, dans une situation comme celle-ci, il valait prendre la poudre d’escampette plutôt que de chercher à rester près du Griffon. Cependant… Le Poufsouffle ne bougea pas d’un pouce, pas plus qu’il n’adressa un regard à son ami. Il regardait la bête souffrir et bondir à cause de son aveuglement. Dans les yeux du rouquin, on pouvait lire de la compassion pour l’animal fantastique mais aussi autre chose. Quelque chose de plus pointu, de piquant. Il en voulait à Stephen pour ses trois erreurs. Tout d’abord, il n’aurait pas dû chercher à libérer le Blaireau. Ensuite, il n’aurait pas dû lui lancer cette fameuse pierre et encore moins le blesser à la tête. Et pour finir, le Gryffondor n’aurait pas dû utiliser le sort Lumos pour écarter la bête de lui. Il n’avait pas remarqué la spécificité de l’hybride, ou bien ? Cela crevait les yeux ! En parlant d’yeux, en plus du plumage si pur, le Griffon possédait également des iris rouge pâle. Traduction :

« Stephen, qu’avez-vous fait ? »

Il s’agissait bien sûr d’une question rhétorique et Scamander s’empressa de continuer, sans laisser son ami répondre. La voix habituellement tremblante et faible n'était plus, remplacée par des sons durs et déterminés.

« Je vous avais pourtant dit de ne rien faire. Il n’allait pas attaquer, je crois être bien placé pour le savoir. Vous… Vous avez tout gâché ! »

Cette fois, le professeur posa son regard brûlant sur l’autre sorcier. Il lui en voulait vraiment d’avoir fait échouer son plan d’approche. L’animal était à présent condamné, les autres n’allaient pas tarder à les trouver. De plus, Elliot était convaincu qu’il pouvait approcher le Griffon afin de s’en faire un ami. Tout du moins, il aurait pu aider l’animal à partir d’ici. Au moins un minimum… Mais le blond venait de tout détruire, de détruire le rêve du jeune homme qui était d’approcher amicalement son animal préféré. C’était un peu égoïste de la part du Poufsouffle bien sûr, de penser ainsi. Néanmoins, il ne demandait jamais rien à personne. Il n’espérait jamais rien, pas de remerciements, pas de récompenses, rien. Sauf ce soir-là. Le rouquin aurait tant voulu pouvoir être récompensé de ses efforts à Poudlard en dépit de son jeune âge…

« Regardez-le ! Pourquoi Lumos ? Vous n’avez pas vu que ce Griffon était un albinos ?! Vous venez de lui brûler les rétines ! S’il n’en sort pas aveugle, il aura bien de la chance ! »

S’en était trop pour Elliot qui était réellement énervé contre son ami. Il ne supportait pas que l’on fasse du mal à une créature. Si le Gryffondor l’avait écouté comme il aurait dû le faire, rien de tout cela ne serait arrivé. L’albinisme du quadrupède lui offrait une très mauvaise vue, et en plus de cela des yeux très fragiles. Un sort pour frapper le Griffon aurait largement suffit, il ne subissait de toute manière pas autant la magie qu’un être humain. De quoi le repousser, tout simplement. Lui faire comprendre que Stephen n’était pas sans défense, mais pas de quoi le priver de vue pour le restant de ses jours…

« Et puis les autres ne vont tarder à venir par ici. Vous n’avez qu’à partir… Je vais rester ici et trouver un moyen de les empêcher de s’en prendre à cet animal ! Je me battrai s’il le faut mais il ne tombera pas entre leurs mains… Vous savez ce que cela signifie ? Ils vont le tuer ! »

Le jeune homme était à bout de nerf. Il ne pouvait pas envisager qu’une créature soit injustement tuée. Il laissa alors le Lion en plan et recommença son approche envers le Griffon. Il lui murmura des mots en essayant de calmer la bête qui cherchait maintenant à comprendre pourquoi elle ne voyait plus clair. Le mi-aigle mi-lion tendit ses oreilles vers là où était le sorcier, par réflexe. Il n’avait aucun autre repère après tout. L’animal semblait bien plus calme tout à coup, comme s’il se laissait guider par la voix de l’être humain. Finalement, comme quoi dans le malheur, il y avait toujours de quoi relativiser. Mais pas de quoi calmer le Blaireau aux cheveux de feu. Alors que le Griffon s’approchait avec méfiance d’Elliot, sans toutefois parvenir à le voir distinctement, le professeur recula afin de s’enfoncer plus profondément dans la Forêt Interdite. Il ne s’adressa pourtant pas à son ami pour lui indiquer ce qu’il avait prévu de faire. Quelques secondes après, et l’animal ainsi que le rouquin avaient disparus dans les branchages. Bien entendu, l’hybride albinos ne cessait de se prendre les pattes dans des racines ou de se faire griffer par les branches des arbres. Cependant, Scamander n’avait qu’une idée en tête : s’enfuir au cœur de la forêt, là où personne ne viendrait les chercher.
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Stephen Enjolras
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Sam 4 Fév - 20:25
Ils venaient de gagner un instant de répit. L'aveuglement temporaire de la bête, voilà leur salvation, leur seconde chance, leur échappatoire. Ils pouvaient s'enfuir. Ils pouvaient vivre ! Il ne leur suffisait que de courir au loin de ce bois démoniaque à la réputation bien méritée. Oui ! Stephen y croyait dur comme fer. Son ami et lui pouvaient s'en sortir, ils pouvaient se sauver, se mettre en sécurité. Esquiver les griffes mortelles de la mort, le Griffon en étant la personnification. Nul doute que lorsqu'il reprendrait ses esprits, les deux jeunes hommes feraient mieux déguerpir avant d'essuyer une nouvelle attaque fulgurante. La créature devait être entrée dans une colère noire, sa cécité y ajoutant quelque chose. Ils devaient fuir, et maintenant.

Si telle était l'unique préoccupation du blond, Elliot semblait tout de même refuser de bouger. Malgré le contact un peu rude de sa main sur le bras du rouquin, l'autre ne réagissait pas. Ou du moins physiquement parlant. Enjolras allait réitérer sa demande, il allait de nouveau le presser de le suivre, mais lorsqu'il vit ce regard déformé par une émotion que le Français n'aurait jamais pensé voir ici, il ne put s'empêcher de faire un pas en arrière.

Les yeux impairs reflétaient une colère grondante, une frustration excessive, un petit peu de compassion et d'empathie, mais certainement pas adresser à son camarade, ce qui donna un mélange qui faisait tourner la tête du plus vieux. Pourquoi ce regard accusateur, pourquoi cet air déraisonnable, pourquoi ces yeux brûlants ? Ces beaux yeux, d'ordinaires si calmes et un brin misérable. Pourquoi Elliot semblait si furieux ? Ce n'était certainement pas le moment de perdre de précieuses secondes ! Mais si le Gryffondor fronça le visage face à se changement radical, lorsque son cher ami Blaireau prit la parole, le sorcier fut comme assommé.

Ce qu'avait fait le Lion ? Lancer une pierre pour détourner l'attention du Griffon, échapper de peu à l'attaque mortelle en usant d'un sort, et enfin vouloir sauver Elliot. Ce qu'il lui avait dit ressemblait à un ordre, un impératif à respecter. Pourtant Scamander n'avait pas écouté, mué dans sa fureur croissante. D'ailleurs, il n'avait donc pas dû remarquer que Stephen l'avait appelé par son prénom. D'habitude, c'était à l'aide d'un 'Sir' ou 'Monsieur Scamander' que le jeune homme de France s'adressait d'abord au professeur avant son ami. Cela avait toujours semblait être une marque de respect, et bien que le rouquin lui avait déjà demandé d'arrêter toute ces formalités, Enjolras avait refusé avec un grand sourire. C'était un peu comme un jeu, que ce soit en cours ou pendant le temps libre, quand les deux sorciers se rencontraient. C'était un peu une barrière établie, une barrière séparant un simple professeur d'un simple élève. Si seulement il ne s'agissait que de cela.

Le blond le savait. Il le sentait, au plus profond de son coeur, au plus loin de son être. C'était un sentiment nouveau, qu'il n'avait jamais expérimenté auparavant. C'était inédit, quelque peu terrifiant, c'est pourquoi le Gryffondor n'avait jamais voulu y croire, jusqu'à cet instant précis. Ce qui l'avait poussé à aller au-delà de la raison et du danger, d'avoir manqué de mourir, de penser qu'il allait perdre Elliot. Quelque chose lui avait dicté ces actions sans qu'il ne puisse réellement aller contre courant. Son caractère fougueux et vaillant y était pour dans cette histoire, mais il y avait plus que cela à présent. Il avait suffi à Stephen de faire face aux yeux de la mort pour réaliser à quel point le Poufsouffle, le professeur, Elliot, son ami comptait pour lui.

A quel point le sorcier avait cru sentir son coeur s'arrêter de battre quand il avait assisté impuissant tout d'abord à la scène précédente, l'hybride surplombant sans ménagement le frêle humain. A quel point il avait souhaité revoir le visage du rouquin alors que la bête s'apprêtait à lui asséner le coup fatal. A quel point ses yeux, auparavant si doux, le perçaient maintenant d'une colère impardonnable. A quel point il venait de voir son esprit se briser en mille morceaux alors qu'il affrontait les yeux de son ami. Ses yeux, ô magnifiques, habités par la douleur. Douleur provoquée par aucune autre personne que le Lion d'Or. Douleur, la même qui prenait le blond en tenaille au plus profond de son coeur, au plus loin de son être. De voir son aimé le regarder ainsi, toute sa confiance s'était envolée. Il ne restait plus qu'eux deux, plus rien autour ne comptait aux yeux meurtris de Stephen.

D'autres paroles suivirent la question rhétorique, toujours et encore plus empreintes d'un tourbillon de sentiments où pointaient surtout la rage et le désespoir. Scamander lui avait effectivement sommé de ne rien faire, la créature fantastique n'allait pas l'attaquer, merci aux connaissances du professeur. Le Gryffondor le sentait à présent, il sentait que tout aurait pu bien se dérouler, qu'il n'y aurait pas eu de problème. Mais c'était sans compter sur Enjolras, Enjolras qui avait bel et bien tout gâché. C'était les mots du rouquin, « Vous avez tout gâché ! ». Rien ne sonnait plus fatalement véritable aux oreilles du mage aux cheveux bouclés.

Puis le flot ne s'arrêta pas là en si bon chemin à la grande supplice du Français. Mais ces mots acides et aussi coupant que le fil d'une épée n'étaient que poussière en comparaison de ces yeux bicolores, yeux complètement emplis d'injustice. La suite, il s'agissait du sort Lumos qu'il avait employé. Un sort non létal qui n'infligeait pas de blessures irréversibles, juste de rendre confus l'animal pour quelques secondes. Oui, pour fuir ses griffes acérées et son bec vicieux, le descendant de révolutionnaire l'avait aveuglé, d'une étrange puissance. La tension et le danger imminent avaient poussé le Né-Moldu à puiser dans ses derniers retranchements, augmentant par ailleurs l'intensité de la lumière pure.

Ce phénomène inexplicable avait affecté plus violemment l'être sauvage, mais il devrait sans tirer sans séquelle. Il devait s'en sortir, impossible qu'il devienne aveugle même avec ce sortilège. L'oeil, même d'un Griffon, dont Stephen ne connaissait aucune subtilité, devait être assez fort pour endurer le choc lumineux. Alors pourquoi Elliot commençait à en faire toute une histoire ? Le plus vieux n'allait certainement pas s'amuser à blesser davantage le mi-aigle mi-lion pour le repousser. Au contraire, le Poufsouffle devrait être content, heureux. Son ami était en vie, et la bête magique était intacte. Oui, qu'est-ce qui ne tournait pas rond ?

Comme lisant dans ses pensées, Elliot lui apprit, ou plutôt lui rappelait car le blond le savait déjà en réalité, pourquoi Lumos était l'action la plus condamnable qu'avait fait l'autre sorcier. C'était sans compter évidemment sur l'anomalie génétique dont souffrait le Griffon. Anomalie que n'avait pas remarqué Enjolras au premier coup. Oui, ces paroles lui firent l'effet d'une collision avec un camion, il en avait le souffle coupé. A présent il revoyait ces orbes rouges écarlates contrastant fortement avec ce plumage immaculé, cela faisait sens. Cela n'était qu'encore une fois la pure vérité. Le Griffon était albinos. Et sa faible vision venait de se faire agresser par la force du soleil, c'était un fait. C'était également pour cette raison que l'animal peinait à reprendre son équilibre, poussant des petits cris effarés. Il ne voyait plus rien, il ne verrait sûrement plus rien, c'était la vérité. Lui aussi ne voyait plus rien, à part la fureur dans ces yeux, ses yeux.

Enfin, la dernière tirade de Scamander. Le Français n'avait pu placer un mot de toute la conversation, déjà car le Poufsouffle ne lui en laissait pas l'occasion, mais aussi car il n'avait plus la force de faire quoique ce soit d'autre, que de bloquer ses yeux bleus dans ceux bicolores de son interlocuteur.

C'est vrai que depuis qu'ils avaient quitté Poudlard, rencontré le Fantôme, pénétré la Forêt Interdite et trouvé l'emplumé, le temps avait défilé avec une vitesse des plus impressionnantes. Ou bien était-ce une impression causée par une nuit de succession d'actions et décisions lourdes de conséquence ? Toujours était-il que le professeur de Soins aux Créatures Magiques craignait l'arrivée des autres sorciers. C'est vrai que la situation avait semblé urgente alors qu'ils étaient encore tous les deux dans la Grande Salle.

La voix du autrefois gentil rouquin était colérique et déterminée, chaque mot qui passait sa barrière de chair rosée arrivait au plus vieux sans qu'il ne puisse rien entendre, mais tout comprendre. Elliot voulait qu'il parte. Le blond avait fait assez de dommages ainsi. Il avait attiré assez d'ennuis. Il était assez inutile de préciser le jeune homme ne souhaitait plus voir son ami, encore l'était-il encore ? Au vue de ce regard, de ses yeux, Enjolras était totalement accablé et déboussolé.

Il voulait tout d'abord s'excuser, demander doucement pardon au rouquin. Il voulait lui murmurer que c'était de sa faute, qu'il voulait tenter de rattraper ses erreurs, qu'il voulait réellement l'aider cette fois-ci. Il voulait ensuite lui dire d'une voix neutre que c'était pour sa survie qu'il avait agi de cette façon, que le Poufsouffle n'avait aucun droit de le juger ainsi. Il voulait après cela s'énerver lui-aussi, contre lui-même et contre l'amoureux des animaux. Il voulait lui crier qu'il avait eu une peur bleue quand il l'avait vu, le Griffon sur son pauvre corps misérable, en train de l'examiner dangereusement. Il voulait lui hurler à quel point il avait eu mal au coeur quand il avait cru sa dernière heure arrivée, mal pour le plus jeune et non pour lui-même. Il voulait s'approcher et le prendre par les épaules, le secouer et lui révéler gravement qu'il avait cru que c'était la dernière fois qu'il aurait revu ce visage, ces yeux bicolores. Il souhaitait, il rêvait, il priait de pouvoir lui déclarer son amour grandissant à son égard. Il voulait tout simplement faire quelque chose, dire quelque chose. Mais il n'y arrivait tout simplement pas.

Il devait partir, et Elliot voulait rester. Il voulait rester, et Elliot devait partir. C'était uniquement de la faute du Français tout ce qui était arrivé. Rien que le fait de l'avoir accompagné, ce premier regard qu'ils s'étaient échangés, attablés sur les tables respectives de leur Maison, dans la Grande Salle. Dès ce premier contact, tout était fini. C'est à cet instant que Stephen avait tout fait dérapé. S'il avait obéi aux yeux suppliant du rouquin, qui lui avait explicitement demandé de ne pas le suivre... A présent, c'était à lui d'assumer ses actes.

Le blond regarda le professeur s'approcher du Griffon perdu. Le rouquin se mit à murmurer doucement, sa fureur remplacée par de la compassion et de la douceur. La bête sauvage avait fini par se calmer, et écoutait avec attention les bruits alentours. Scamander, une fois sûr d'attirer la curiosité de son protégé, se mit à s'enfoncer au plus profond de la forêt, l'hybride albinos et aveugle sur ses talons. Pas une seule fois le Poufsouffle s'était retourné ou avait adressé une parole à l'autre sorcier. Le message était clair : Elliot lui en voulait terriblement et ne voulait plus avoir affaire au Français. De plus il devait se dépêcher d'éloigner la pauvre créature avant l'arrivée des autres sorciers, ou il ne donnerait pas cher de ses plumes, ce qui lui était tout à fait intolérable et inenvisageable.

Pas une seule fois Enjolras n'avait quitté son plus cher compagnon des yeux, même après que celui-ci ait disparu derrière les troncs délabrés. La culpabilité et le remord l'assaillirent de plein fouet, mettant le pauvre homme à genoux. Il faisait vraiment le pire ami du monde, et le plus pathétique des Gryffondor. Non, Stephen n'avait rien de courageux ni de louable. Il venait de condamner une créature rare à la cécité perpétuelle au mieux, la mort au pire. Et il venait très probablement de condamner Scamander, qui allait se voir retirer son poste de professeur et être renvoyé sans aucune forme de procès. Officiellement, c'était le rouquin qui, déjà avait enfreint les règles, puis mis en danger la vie de l'un de ses élèves. La réalité était tout autre, mais Enjolras savait que le Blaireau tournerait cela à l'avantage du blond. Bien sûr, lui aussi allait être sévèrement puni, voire renvoyé. Mais ce ne serait rien en comparaison avec ce qu'allait devoir vivre l'amoureux des bêtes. Et encore, ils avaient tous deux extrêmement de chance de ne pas s'être vu blesser. Mais cela n'allait vraisemblablement rien changer à la sentence.

C'en était donc fini. Les sorciers allaient les bientôt trouver et juger leurs actions. Après cela ils ne se reverraient certainement plus jamais, et le dernier souvenir qu'Elliot allait garder de Stephen, c'était qu'il avait condamné un Griffon à la mort. Cette pensée était absolument insupportable pour le mage qui se mit à frapper un arbre de son poing. La collision lui fit mal, mais il s'en fichait. Quelques mois étaient passés depuis leur première rencontre au cours d'étude des Billywig, et le Français ne voulait pas que leur aventure ne s'arrête là, à cause de son amour pour le rouquin. Il était stupide, son coeur était stupide. L'amour vous fait faire des choses inconsidérées dont vous ne réalisez les conséquences qu'après le contre-coup. De plus, comment pouvait-il se regarder dans un miroir après cela ? Elliot ne l'aimait certainement pas, lui qui est déjà tellement timide et renfermé avec les autres humains. Mais éprouver de l'amour, envers un homme qui plus est, semblait tout à fait impossible pour le rouquin, qui n'arrivait qu'à aimer ses créatures. Si seulement il savait, si seulement Elliot savait ce que ressentait le Lion d'Or. Même si c'était la dernière fois qu'ils se voyaient.

Soudain, Enjolras entendit des éclats de voix et des bruits de courses qui approchaient en sa direction. C'était les mages qui venaient pour la bête après avoir écouté le récit de la jeune Gryffondor de tout à l'heure. Le blond ne pouvait rien faire, ils allaient arriver d'un instant à l'autre. L'adrénaline soudaine lui offrit de nouveau le contrôle de son cerveau, qui se met immédiatement à tourner à plein régime. Stephen réfléchissait pour trouver un plan, une issue, il réfléchissait à un moyen pour les sauver, tous les trois. Mais le temps lui manquait cruellement.

Il avait tout d'abord pensé à déplacer les preuves irréfutables de la présence de la bête, telles que les plumes, et les dissimuler. Les traces de serres au sol en revanche ne pouvaient pas être effacées, les autres allaient s'en rendre compte et se lancer à la poursuite de Elliot et du Gryffon. Ce plan tombait alors à l'eau.

La deuxième option qui se présentait au jeune homme fut de mentir en niant la rencontre et prétextant la fuite de la créature. Pour sa propre présence, il racontera qu'il était trop curieux et était parti seul dans la forêt voir de quoi il en retournait. Mais là encore, les puissants sorciers se mettraient à quadriller la zone, finiraient par découvrir l'animal blessé et le professeur, ce qui serait encore pire. Ce choix était impossible pour le Gryffondor.

Mais plus il pensait, plus il voyait ses chances qui s'épuisaient. Il n'arrivait pas à trouver une situation concluante malgré toute l'énergie qu'il y mettait pour. Mais à présent il était trop tard pour faire quelque chose, car les premières silhouette se découpèrent en amont. Le jeune homme entendit soudainement un 'Par ici !', sa figure se décomposa. C'était trop tard, le pauvre et stressé Stephen ne pouvait plus rien. Il assista impuissant au rassemblement des sorciers dans la clairière, des baguettes magiques pointées dans sa direction. C'était trop tard.

« Qui êtes-vous et que faîtes vous ici jeune homme ? » Lança durement un des arrivants.

Cerné par tout ce petit monde, le Français pu reconnaître dans la foule plusieurs professeurs et de puissants personnels de Poudlard. Mais l'apparition la plus notable était sans conteste le directeur de l'école de magie, Aquila Dragonclaw. Enjolras déglutit alors, mal à l'aise et terrifié. Mais alors qu'il pensait la fin proche, une idée lui vint en tête. Une idée risquée et dangereuse, mais qui pourrait peut-être les sauver.

Prenant une grande inspiration, l'élève parla d'une voix qui se voulait forte et déterminée, bien qu'un peu hésitante.

« Je-je m'appelle Stephen Enjolras, étudiant en troisième année chez Gryffondor. » C'était ici que la situation allait se corser. Les autres attendaient une explication plus fournie. Le blond priait pour paraître convaincant.

« Je suis venu dans la Forêt Interdite après l'annonce dans la Grande Salle, et- »

« Savez-vous tous les dangers que vous encourez à être venu ici ?! » S'emporta une jeune femme d'un ton menaçant.

« Etes-vous seul ? » Demanda un autre plus calmement.

« Ou-oui, je sais que c'est interdit de sortir de Poudlard la nuit, et surtout d'aller dans la forêt, mais j'étais trop curieux pour me montrer raisonnable ! » Répondit un peu énergiquement le Français.
« Mais je ne suis pas tout seul, avec moi se trouve Elliot Scamander. »

A cette constatation, le groupe commença alors à s'observer. Effectivement, le jeune homme à la chevelure de feu n'était pas dans les rangs. Enjolras tourna son regard vers l'homme le plus puissant. Celui-ci plissait légèrement les yeux, mais demeurait silencieux.

« Avez-vous vu la créature ? Est-ce que vous savez de quelle espèce il s'agit ? Répondez-nous bon sang, le danger rôde ! » Un vieillard éleva activement la voix, bien mécontent devant le silence du plus jeune.

« … Je vais tout vous raconter. » Se résolut-il.
« Tout d'abord c'est de ma faute, c'est moi qui a entraîné Monsieur Scamander dans cet histoire. Il m'a vu sortir discrètement de l'école, et m'a retrouvé ici. C'est à ce moment-là que nous sommes tombés… Sur un Griffon. »

Une vague de stupeur se répandit dans l'assemblée, mais Stephen ne se déroba pas. Il devait rester fort pour espérer les convaincre de ce qu'il allait dire.

« L'hybride était énervé et complètement fou ! Elle m'a sauté dessus et s'apprêtait à me ôter la vie, mais Monsieur Scamander est intervenu. Il… » Sa voix faiblit à cet instant pour donner plus de sens à la suite.
« Il a lancé un sort pour repousser la créature. S'en est suivi une bataille entre l'homme et la bête, et c'est Monsieur Scamander qui a eu le dessus. Il a été obligé de tuer le Griffon pour l'empêcher de nous attaquer. Vous savez sans doute à quel point il tient aux animaux, faire ceci lui a brisé le coeur... »

« Où est-il ? » C'était Dragonclaw qui venait de s'exprimer, impassible.

« Il-il est parti l'enterrer, un peu plus loin dans la forêt. Et euh, il souhaiterait rester seul le temps de se recueillir. Il m'a demandé de rester ici pour vous avertir. »

Le silence retomba finalement sur la clairière. Le Gryffondor espérait de tout coeur que les sorciers gobent ce mensonge et respecte la volonté de leur confrère. Mais il fut secoué par une sueur froide lorsque le proviseur prit de nouveau la parole.

« Bien. Il va s'en dire pour vous deux, Enjolras et Scamander, que votre punition sera sévère et méritée. Je m'occuperai personnellement de votre cas. Néanmoins... » Le Serdaigle fit une courte pause.
« Je ne crains que de devoir venir m'assurer que vous contez la vérité. Est-ce que l'un de vous deux a été blessé pendant l'affrontement ? »

« N-non Monsieur. »

«Vous autres, vous pouvez disposez. Je me charge de ces deux-là. »

A cet ordre, la douzaine de sorciers finit par faire demi-tour, laissant Stephen à la merci d'Aquila. Ce dernier, après avoir attendu de les voir disparaître, se retournant vers l'étudiant.

« Menez-moi à Scamander. »

Ce fut simple et efficace. Enjolras acquiesça imperceptiblement la tête, trop effrayé et tendu pour répondre. Son plan allait échoué, il avait échoué. Le directeur n'avait pas cru un traître mot de ce qu'avait raconté le Lion d'Or. Mais il ne pouvait faire rien d'autre que de guider l'homme le plus important de Poudlard à Elliot. Les traces de pattes n'étaient pas très difficiles à suivre, de même que les brindilles piétinées et l'écorce arrachée renseignaient aussi. La bête était donc toujours aveugle, ce qui déprima le jeune homme, qui cheminait dans un silence craintif et désolé aux côté de la grande silhouette.

Les deux ne mirent cependant pas longtemps à retomber sur le rouquin et son protégé à cause de leur handicap...
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Elliot Scamander

Stephen Enjolras

L’avancée du duo le plus atypique du moment était très rude. L’animal à quatre pattes ne voyait rien devant lui, à cause de son précédent aveuglement et du manque de lumière dans la forêt. Il se prenait donc les serres dans des racines, manquait de trébucher mais heureusement, le Griffon était agile et possédait surtout des réflexes et un instinct de survie à toute épreuve. Ses ailes blanches étaient repliées contre ses flancs et il se tenait bien de ne pas les ouvrir, autrement, il allait y perdre des plumes, littéralement parlant. L’hybride suivait donc, ne se fiant qu’à la voix du sorcier. Elliot était par ailleurs très surpris de constater que l’animal albinos lui faisait confiance. Tout du moins, il jouait le jeu et cela faisait plaisir au rouquin. Si on lui avait dit qu’un jour il guiderait une créature aussi fabuleuse, il aurait ri avec sa douceur candide qu’il possède habituellement. Mais la réalité était ainsi : Scamander aidait un Griffon aveugle à fuir ses problèmes, à fuir les sorciers et la Mort.

Le jeune homme faisait de son mieux pour ne pas trébucher, et pour trouver les meilleurs passages afin de faciliter la marche de la bête qui faisait battre son cœur et son âme. Il prenait soin d’écarter les branches ou changer de direction simplement pour que le Griffon n’heurte pas un caillou ou du bois. Il était très attentif et sur ses gardes, cependant, Elliot ne faisait plus attention à la dangerosité de l’animal fantastique. Dans sa tête, il était bien avec l’albinos et ne s’attendait pas du tout à ce que ce dernier l’attaque. Si cela était un raisonnement peu recommandable, l’amoureux des bêtes était irraisonnable sur ce point-là. Le quadrupède ne représentait aucune menace à ses yeux, ce qui était faux, mais il semblait que le plumeux n’avait pas envie de s’en prendre à l’humain. Bien au contraire, ses longues oreilles se tournaient dans la direction de Scamander, il écoutait puis avançait. Ses yeux rouge pâle, à présent recouvert d’un voile laiteux, regardaient dans le vide.

Néanmoins, le duo étrange n’avançait pas assez rapidement et Elliot était très inquiet. Il était réaliste et savait que les autres allaient leur tomber dessus. C’était indéniable. Pourquoi les meilleurs sorciers de Poudlard ne réussiraient pas à trouver une bête imposante et aussi remarquable que ce Griffon ? Certains connaissaient la Forêt Interdite comme leur poche, malgré sa dangerosité. C’était par exemple le cas d’Aquila Dragonclaw, le redoutable mais compétent Directeur de l’école. Le petit Scamander savait ce dont il était capable et ne doutait pas que ce dernier ait prit part à la recherche. Si le Serdaigle n’aimait pas trop bouger, il était de son devoir de s’occuper d’une telle urgence. Le rouquin aux yeux vairons se demandait même si l’homme ne l’avait pas vu s’enfuir de la Grande Salle. Aquila était très intelligent, c’était impressionnant. Surtout, il gardait toujours l’un de ses yeux perçants sur Elliot, à son grand désarroi. Le corbeau appréciait beaucoup le garçon et veillait sur lui malgré tout. Il ne devait son rôle de professeur qu’à la bienveillance du sorcier le plus puissant de Poudlard… Bien qu’en y repensant, le Poufsouffle avait accepté le poste simplement pour dépanner le Serdaigle.

Même en sachant tout cela, il n’abandonnait pas. Aquila était peut-être gentil avec le jeune roux mais le serait-il autant avec une créature qui a failli tuer son protégé et deux autres élèves ? Rien n’était moins sûr. Elliot se doutait même que Dragonclaw n’allait pas avoir d’autre choix que de condamner le plumeux à une mort certaine. Pas par vengeance ou par cruauté, même s’il en était capable, mais pour être tranquille avec le Ministère de la Magie. Ces derniers, en apprenant la nouvelle, exigeraient que le Griffon meurt afin d’éviter tout danger potentiel. Cela fit mal au cœur du Blaireau qui ne voulait pas qu’une telle chose arrive. L’animal était si beau, si précieux… Quand bien même il ne serait pas un Griffon, albinos ou non, personne n’était en droit de le tuer pour rien. L’être mi-aigle mi-lion n’avait rien fait à la connaissance d’Elliot, il était simplement perdu et apeuré par sa nouvelle situation. Il suffisait alors de transposer cela à un être humain et le résultat était le même. Si quelqu’un débarquait dans un endroit inconnu et dangereux, sans savoir quoi faire et qu’on se présentait à lui, menaçant… Comment réagirait le sorcier en détresse ? Il combattrait très certainement, cherchant à fuir ou à tuer ses ennemis. C’était la même chose pour la créature blanche qui n’avait fait que de se défendre contre deux inconscients.

Scamander regrettait vraiment d’être venu dans un sens. S’il n’avait pas été là, peut-être que le quadrupède aux yeux rouges serait parti quelques minutes après sa rencontre avec la fille de Gryffondor ? Peut-être qu’il se serait enfui tout au fond de la forêt et que personne n’aurait pu le retrouver ? Désormais, ces deux cas étaient impossibles. Il était là, incapable de voir, réduit à suivre les indications d’un être humain. A cette remarque, le dit humain serra la mâchoire avec hargne, sentiment qui ne lui était pas arrivé depuis des années… Son naturel placide s’était envolé en même temps que la vue du beau Griffon. Jamais il ne se serait cru capable d’hausser la voix sur quelqu’un d’autre et surtout sur… Lui. Un ami et peut-être même plus que cela. Un être cher au cœur du rouquin et qui avait sa place dedans, à n’en point douter. Lui qui était d’ordinaire si aimable, si doux. Il s’était changé l’espace d’un instant en un personnage rancunier et venimeux.

Le Poufsouffle n’avait pas voulu être si virulent, ou peut-être que si. Au final, il n’en savait rien et tentait de remettre ses idées en place tandis qu’il avançait lentement. Il entendait parfois l’hybride émettre des sons plaintifs parce qu’il s’était cogné dans quelque chose. Elliot s’était un peu calmé à présent mais il sentait encore que son âme en voulait à son ami de Gryffondor. Si Stephen avait agi par instinct, il avait mal agit. Et pourtant, était-ce réellement une mauvaise chose ? Le jeune professeur était-il en droit de critiquer à ce point la façon de faire du français ? Non, il était également coupable dans l’affaire. Pour commencer, Scamander n’aurait pas dû jeter un œil à Enjolras avant de partir de la Grande Salle. S’il n’avait pas eu ce maudit réflexe, peut-être que le blond n’aurait pas eu l’envie irrépressible de le suivre dans sa folie. C’était même certain. De plus, même si les gestes du jeune homme avaient eu de terribles conséquences pour la créature, il n’avait pas voulu lui faire de mal. Elliot le savait. C’était un malheureux coup du hasard.

Finalement, le rouquin décida de sortir de ses pensées en entendant une nouvelle plainte du Griffon albinos. Il devait être plus attentif afin d’épargner à l’animal de mauvais pas. Et tout à coup, le corps frêle de Scamander se figea. Le quadrupède faillit lui rentrer dedans mais il avait senti l’odeur de l’humain et s’était stoppé, curieux. Le Blaireau venait d’avoir une sensation très désagréable, une sensation qu’il reconnaissait pour son plus grand malheur. Quelqu’un venait de poser son regard sur lui et le fixait avec intensité, tout en se rapprochant. Non, ce n’était pas un super pouvoir du rouquin que de ressentir cela, c’était simplement parce que la personne en question n’était nulle autre que…

Aquila Dragonclaw.

Les yeux bleu glacé de ce dernier ne quittaient pas le jeune homme une seule seconde. Le Serdaigle avançait avec détermination vers son protégé, ne prêtant finalement que peu d’attention au Griffon blanc. Il était plus que sérieux, s’en était terrifiant. Pour Elliot, c’était la pire des nouvelles, il n’osait même pas se retourner pour faire face au terrible Directeur. Il avait peur des représailles, autant pour la bête que pour lui. Enfin, après un silence mortuaire, le grand corbeau se décida à parler avec une voix ferme.

« Elliot. »

Ce fut tout. Le sang de l’interpelé était gelé par la voix transperçante comme une flèche du plus vieux. Même le Griffon albinos n’osait pas bouger, comme si la présence seule du Serdaigle lui faisait peur. Pour dire vrai, Scamander comprenait bien l’animal… A sa place, il aurait fait la même chose : jouer au mort. L’humain aurait même voulu pouvoir utiliser cette technique bien connue du monde animal et attendre que l’ombre de Dragonclaw ne disparaisse de sur lui. Cependant, cela ne fonctionnerait jamais face au grand sorcier et le rouquin attendait simplement la tempête.

« Je pense que tu es au courant de ce qu’il va se passer ensuite. Mais je vais tout de même préciser. »

Aquila ne bronchait pas, même en s’adressant aussi durement à celui qu’il aimait ne serait-ce qu’un peu (ce qui, en soi, était un miracle). Il était planté derrière le professeur de Soins aux Créatures Magiques, et en compagnie de quelqu’un d’autre que le Poufsouffle n’avait pas remarqué.

« Tu es parti sans rien dire dans la Forêt Interdite. Le pire lieu dans lequel tu pouvais aller pour enfreindre les règles. Ajoutons à cela que nous sommes au beau milieu de la nuit, ce qui est également interdit pour les élèves. Même pour quelqu’un qui est aussi professeur. »

Chaque mot du corbeau était comme un couteau qui remuait dans la plaie qu’était Elliot. Il subissait chaque accusation sans pouvoir dire quelque chose, sans pouvoir répliquer. De toute façon, le garçon savait bien qu’il était en tort et il savait très bien pourquoi. Ce n’était même pas la peine pour le Serdaigle d’expliquer tout cela tant c’était évident, mais le jeune savait que c’était justement pour mettre mal à l’aise sa personne. Aquila était très rusé, il brisait le mental des autres avec une facilité déconcertante. D’ailleurs, d’ordinaire, le descendant de Newton Scamander ne tenait pas longtemps face au Directeur. Il lui arrivait même de fondre en larmes de temps en temps. Bien entendu, dans ces cas-là, le Serdaigle le faissait exprès afin de lui apprendre à être plus endurant aux critiques… Ce qui ne fonctionnait pas souvent. C’était comme un jeu, un entrainement. Mais pas pour ce moment-là, étrange et dérangeant. Là, c’était purement de l’acharnement de la part de Dragonclaw. Il souhaitait passer un savon à son élève de la pire des façons qui soit.

« De plus, puisque tu es professeur, c’est encore plus grave. Si seulement ta peine s’arrêtait là. Mais ce n’est pas le cas. Non content de venir seul dans un endroit dangereux et interdit, de nuit, tu n’es pas venu seul. Tu cumules les erreurs. »

Le Blaireau était toujours figé, comme une gargouille, incapable de sortir un seul mot. En fait, s’il avait pu, le rouquin aurait plutôt poussé des cris plaintifs mais il ne pouvait pas.

« Et puis, qu’avons-nous là ? Un Griffon, une créature classée rang quatre. Soit une créature très dangereuse, à approcher avec précautions. Je vois que tu n’as pas de matériel sur toi, même pour un enfant Scamander c’est déraisonnable. »

Le sermon continuait encore un peu plus.

« Je pense que tu sais où je veux en venir.

Cela signifie que l’animal doit mourir, que je vais devoir te renvoyer de Poudlard et que ton ami va être sévèrement réprimandé.  J’espère que tu es content de ton travail. Sur ce, je vais m’occuper du Griffon dès maintenant. Partez devant et soyez attentif à la forêt. »


Aquila fit quelques pas en direction de la créature magique et ne s’arrêta pas lorsque le rouquin se tourna vers lui, la peur et l’horreur pouvant se lire sur son visage tacheté. Le corbeau alla se placer devant l’hybride blanc sans daigner regarder son protégé une seule seconde. Elliot, lui, réfléchissait aussi vite qu’il le pouvait. Il pensait à des plans, à ce qu’il pouvait faire et pesait ensuite le pour et le contre. Chaque idée qu’il avait n’aboutissait à rien dans son esprit. Dragonclaw était intouchable, point final. Il n’y avait rien que le jeune puisse faire pour arrêter le massacre. Et quand le Serdaigle attrapa sa puissante baguette et qu’il la pointa vers le plumeux, s’en fut trop pour le professeur de Soins.

« NON ! »

Rapidement, il fut entre Dragonclaw et le Griffon qui recommençait à s’agiter. L’homme le plus vieux ne sourcilla pas du tout et fixait l’animal plutôt que l’humain en face de lui. Avec ce manque de considération, Elliot se décida à faire quelque chose qu’il regretta aussitôt. Il dégaina lui aussi sa baguette et se mit en position d’attaque. C’était irréel, le cœur du Poufsouffle battait à cent à l’heure, il ne pouvait pas faire marche arrière. De son côté, le Directeur de Poudlard étant surpris par le geste du rouquin daigna poser son regard de glace sur ce dernier. Il lui adressa un message qui était clair : tu n’as aucune chance. Il se permit même de jeter un regard des plus menaçants à Stephen, qui était resté en arrière et que Scamander n’avait toujours pas remarqué. Le Gryffondor n’avait pas intérêt à bouger, et cette-fois, ce n’était pas un jeune sorcier qui le lui demandait.

Un silence des plus pensants régnait en maître dans la Forêt Interdite. On aurait même dit que les arbres avaient cessé de respirer et que les petits animaux avaient disparus. Même le vent n’osait pas toucher les deux sorciers en pleine confrontation. Le Griffon lui-même ne bougeait plus un muscle, sentant le danger et la tension écrasante.
La main d’Elliot tremblait de manière incontrôlable, il était effrayé par son attitude et par le fait de devoir combattre le plus puissant être magique qu’il connaissait. Mais sa fureur était-elle qu’il ne voulait pas reculer, qu’il était prêt. Du moins, c’était ce que le jeune homme pensait. En face de lui, Aquila Dragonclaw était muet et calme. C’était énervant et déroutant pour le Blaireau qui n’attendait et n’espérait qu’une seule chose : que l’homme ne baisse son arme. Mais rien ne se passa pendant plusieurs minutes. La forêt retenait son souffle.

Puis tout à coup, l’élève craqua. Il baissa son bras en signe de reddition et sa tête suivit ensuite le mouvement. Scamander n’en pouvait plus, sa peur et son stress reprenaient le dessus sur sa colère. Ce qui n’était pas une mauvaise chose en soi, puisqu’autrement, il était parti pour faire quelque chose d’idiot. Mais voilà, le jeune n’était pas fier de lui. Il était faible, incapable de défendre la créature de ses rêves les plus fous. Ce Griffon, il l’aimait déjà comme son propre fils, il voulait le protéger. Et puis penser qu’Aquila, un second père pour lui, puisse être le meurtrier de l’animal était insupportable. Le Poufsouffle ne voulait pas croire à cette situation. De l’onirique, il était passé au monde des cauchemars. Dos au mur, le professeur ne pouvait rien faire.

Il se retourna alors et le vit. Il vit enfin Stephen qui était là depuis tout ce temps. Elliot n’avait eu d’yeux que pour le Serdaigle à cause de sa peur et avant, il leur tournait le dos. Mais cette fois, le blond tomba dans son champ de vision et le cœur du rouquin se souleva de tristesse et de frustration.  Il ne faisait à présent aucun doute que le Gryffondor avait tout balancé aux autres, ou au moins à Aquila. Mais d’un autre côté, Elliot était heureux de le voir même s’il ne voulait pas l’admettre. C’était un mélange de sensation qu’il ne ressentait que pour cet être humain, étrangement. Cependant, le jeune homme aux cheveux de feu ne trouva rien à dire à son ami qu’il avait quitté sans un mot. Encore une fois, Elliot restait muet pour Stephen Enjolras. Encore une fois, il était perdu au plus profond de son âme.

Ce fut le Serdaigle qui coupa court à ce moment difficile en haussa la voix.

« J’aime mieux que tu te comportes avec ton cerveau plutôt qu’avec ton cœur. Tu es vraiment tombé dans la bonne Maison, à mon plus grand malheur… »

Il ne jurait que par l’esprit critique et froid des Serdaigle.

« Mais tu es comme tu es, enfant Scamander. Je l’ai su dès que je t’ai vu chez tes parents. Ton amour pour les bêtes est bel et bien là, ta famille peut être fière. »

La voix d’Aquila s’était étonnamment radoucie. Cela n’avait pas échappé au Blaireau qui s’était une nouvelle fois retourné pour observer son supérieur. Il ne comprenait plus où voulait en venir le corbeau et était encore plus perdu qu’au possible.

« Puisque tu es l’un des humains les plus sincères que je n’ai jamais rencontré, je ne peux pas me résoudre à te briser le cœur. Cet animal vivra. »

Quoi, pardon ? Elliot avait-il bien entendu les paroles du Directeur de Poudlard ? Etait-ce le retour au rêve ? Non, impossible. Son regard incrédule fit sourire l’homme qui l’observait de ses prunelles claires. Le Serdaigle retourna néanmoins son sérieux rapidement, continua ensuite son discours pour les deux élèves présents.

« Mais il va de soi que vous n’allez pas vous en tirer à si bon compte. Pas après tout ce grabuge. Je vais m’occuper de rassurer les professeurs et le personnel restant, ainsi que les élèves. Elliot, je suppose que ce Griffon ne peut pas repartir ? »

Interpelé, le rouquin aux yeux bicolores redescendit sur Terre et se mit à réfléchir avant d’acquiescer doucement de la tête. Le Serdaigle avait plus que raison : l’hybride était incapable de repartir par les airs ou par la terre désormais. De plus, l’amoureux des bêtes était convaincu que le Griffon n’était pas là de son plein gré. Il décida d’expliquer cela plus en détail à son protecteur :

« N-non… Vous avez raison. Je pense aussi qu’il n’est pas là par hasard. Peut-être que des sorciers l’ont abandonné près d’ici… Une chose est sûre, le Griffon est bien loin de chez lui en Grèce. Et même s’il est né en Ecosse, il n’aurait pas survécu aussi longtemps dans la forêt. Pas avec ce… C-ce plumage. »

C’était vrai, les albinos étaient souvent victimes de morts prématurées à cause de leur fragilité de peau, d’yeux et surtout de leur manque de camouflage. La pigmentation claire était ravissante mais elle était surtout repérable. Les proies finissaient donc par être vues par des prédateurs, quant à ces derniers, ils finissaient par mourir de faim car les proies les voyaient de loin. Le mi-aigle mi-lion, aussi puissant était-il ne pouvait pas vivre de cette façon. A vu d’œil, Elliot ne lui donnait que quelques années. C’était un adolescent chez les Griffons et il aurait probablement déjà dû mourir si des humains ne s’étaient pas occupés de lui. Cependant, avec sa maigreur que le jeune avait remarquée plus tôt, il semblait que l’animal fut abandonné depuis quelques jours. Ses petites blessures qu’il avait sur les flancs et aux ailes indiquaient également qu’il avait essayé de s’envoler mais qu’à cause des arbres, il était tombé à plusieurs reprises. Le Poufsouffle s’en rendait compte maintenant qu’il pouvait observer la créature dans le calme et plus en détail. Il expliquerait toutes ses découvertes à Aquila plus tard, il attendait la suite des évènements à présent. Ce qui ne tarda pas à arriver car le Directeur hocha la tête en signe d’accord et reprit la parole.

« Alors tu devras t’en occuper, ce sera une partie de ta punition. Pour le reste, nous verrons cela plus tard. Même si, bien sûr, ta Maison va perdre, disons… Cinquante points. »

Le visage de Scamander se mua en un visage surpris mais il ne dit rien. Après tout, cela était amplement mérité et pour être honnête, la réussite de sa Maison lui importait peu. Et puis surtout, il pouvait garder le Griffon. C'était inouïe.

« Quant à vous, Monsieur Enjolras, vous faites perdre soixante points à votre Maison. La prochaine fois, réfléchissez à deux fois avant de suivre un rêveur tel que Monsieur Scamander. »

Un petit rire très rapide échappa au corbeau qui se racla ensuite la gorge, espérant camoufler ce bruit qui n’avait pas échappé à l’élève du Jaune et Noir.

« Je vous trouverez également une autre punition plus tard. Vous devrez tenir votre langue concernant le Griffon, si vous voulez qu’il vive. »

Et ce fut tout. Aquila Dragonclaw les dépassa après son discours et leur fit signe de le suivre. Elliot reprit donc son rôle de guide pour l’animal fantastique et lui murmura les directions. Pendant ce temps, le rouquin réfléchissait à tout ce qui venait de se passer. Lorsqu’il se rappela de son attitude envers le pauvre Gryffondor, il se sentit très mal. La nuit étant déjà bien entamée, les deux jeunes hommes devaient être à bout de force, du moins, c’était le cas pour le descendant de Newton. Il réprima un bâillement afin de ne pas perturber l’atmosphère et se concentra sur sa tâche à nouveau. Devant lui, il y avait le blond et le grand brun. Elliot savait que très bientôt, il allait devoir s’expliquer face à Stephen et il redoutait déjà ce moment. Lui qui était en difficulté avec une personne en temps normal, là, c’était tout simplement insurmontable. Enfin, pas tout à fait mais c’était l’impression du rouquin. Il verrait cela plus tard.

Après plusieurs minutes de marche, le groupe finit par sortir de la Forêt Interdite. Heureusement, personne n’était dans les parages et le timide Blaireau soupçonnait son protecteur d’y être pour quelque chose. Celui-ci avait ouvert la marche tout au long de leur traversée, éclairant ses élèves et l’animal grâce à un sortilège Lumos tout à fait maitrisé. Elliot fut donc soulagé en posant un pied en dehors du bois terrible, l’atmosphère pesante s’en allait alors. Dans le ciel nocturne, l’astre lunaire était déjà en train de disparaitre doucement et on voyait à l’horizon le Soleil pointait le bout de ses rayons lumineux. Le professeur de Soins était fatigué mais dormir n’était pas sa première envie. En réalité, il passait souvent des nuits blanches alors il avait l’habitude, c’était à cause du stress de la soirée qu’il était épuisé. Mais avant, il voulait présenter ses excuses. Cependant, peut-être que la priorité du Gryffondor n’était pas la sienne et qu’il voulait simplement rentre aux dortoirs.

« Je vous laisse ici, je m’occupe des patrouilles. Mais ne tardez pas sinon vous vous débrouillerez avec les préfets pour expliquer votre excursion. »

Et Aquila ne demanda pas son reste et reprit tranquillement sa route vers le château de Poudlard, comme si de rien n’était. Il était vraiment imprévisible ce Directeur, et surtout, il était incroyable. Incroyablement bon également. Grâce à lui, le Griffon pouvait vivre et mieux encore, il vivrait aux côtés de l’amoureux des bêtes. Au moins en théorie car en réalité… L’animal semblait redevenir nerveux une fois le Serdaigle disparu au loin. Elliot fut donc obligé de tenter de le calmer, et voyant que rien ne fonctionnait, il décida d’aller chercher de quoi s’occuper de sa créature dans sa cabane. Pour cela, il avait besoin de l’aide du français et… Il avait peur de lui demander.

Le Poufsouffle se tortilla sur ses pieds avant de poser ses yeux bicolores sur son ami. Ou ancien ami ? Il lui implorait de l’écouter sans toutefois prononcer un mot. Il était très gêné par cette situation et ne savait pas par où commencer. Le Griffon blanc, lui, décida de se coucher, ne sentant plus de danger. Il aurait bien voulu courir et attraper les humains mais il n’en avait plus la force. Sans doute qu’il ne les voyait pas aussi, ce qui ne rendait pas sa tâche simple. Néanmoins, ce geste rassura le jeune Scamander qui pouvait désormais se concentrer un peu plus sur un animal encore plus indomptable que le quadrupède albinos lui-même… Stephen. Le rouquin se demandait vraiment ce qu’il pouvait bien se passer actuellement dans la tête blonde de ce dernier. Est-ce qu’il lui en voulait pour ses paroles rudes ? Impossible de le savoir sans demander, certainement. Mais le professeur n’en avait pas le courage. Il n’avait le courage pour rien.
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Stephen Enjolras
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Dim 5 Fév - 22:54
Stephen se sentait mal, terriblement mal. Il avait amené la plus terrible et respectée personne, à savoir le directeur de Poudlard, vers le duo étrange. Il avait mené la mort à leur trousse, Aquila Dragonclaw était la Mort. Le Serdaigle n'aurait aucune pitié, aucune compassion. Il n'allait commettre aucun écart, mais tout simplement appliquer une sentence bien méritée. L'homme le plus puissant de l'école allait prendre une décision radicale, mais juste. Très juste même, rien n'était plus louable et vrai que de faire respecter la justice, à n'importe quel prix. En tant que personnage important, c'était son rôle de faire régner la justice. Ce que haïssait le Français.

A quoi servait la justice en ces conditions ? Qu'il avait-il de louable et vrai dans la condamnation d'un innocent ? Bien sûr cela aurait pu mal tourner, mais ce n'avait pas été pas le cas. Au contraire, le Griffon n'a pas blessé, mais a été blessé. Par lui-même, lui et lui seul. C'était lui qu'il fallait juger, pas une pauvre créature souffrant probablement de cécité à vie. Ce préjudice irréparable, irremplaçable, qui le poursuivrait jusqu'au restant de ses jours. L'hybride était la victime dans cet histoire, et non les humains. Pourtant la justice ferait fi de la vérité pour se protéger, elle ne jugerait que par la dangerosité que représente un être. Ici, il s'agissait du plumeux, le plus dangereux. Ce que refusait le sorcier

Aquila Dragonclaw faisait figure d'autorité et de justice à Poudlard. Il se devait d'être impartial pour ne pas attirer d'ennui à son école. Nul doute qu'il n'agissait pas par le coeur mais par la raison. La raison est la justice. La justice n'est pas moquée mais toute puissante. C'est elle qui régit toutes les hiérarchies, tous les systèmes politiques et de gouvernement. Mais pas pour une égalité. C'est elle qui assure une cohésion pour l'ensemble d'une communauté. Mais pas pour les individus. C'est elle qui écarte les dangers trop notoires. Mais pas dans l'intérêt commun. Seulement dans celui des plus importants et d'elle-même. Ce que dénonçait le Gryffondor.

Voilà ce pourquoi se battait Enjolras. Rejeter une justice trop injuste, faire valoir l'égalité entre tous. La liberté d'être contre la justice et de l'exprimer, sans obligatoirement finir en prison. Retrouver une fraternité entre tous que la justice a corrompu, ce coeur de pierre froid et dur. On devrait avoir le droit de dire ses idées, on devrait avoir le droit d'argumenter, on devrait avoir le droit de s'opposer à quelque chose que l'on trouve injuste. On devrait avoir le droit de faire justice soi-même. Le Griffon devrait avoir le droit de vivre. Elliot devrait avoir le droit de conserver son poste. Ce qui faisait battre le coeur du jeune homme aux yeux bleus, c'était l'utopie en laquelle il croyait : Avoir le droit.

Mais voilà, une personne ne peut rien faire contre tout une justice. Une personne ne pouvait rien contre tout un régime, toute une manière de vivre, tout ce qui faisait la civilisation au plus profond de ses entrailles. Même si d'autres rejoignaient ses idées révolutionnaires, ils finissaient tous par se faire persécuter par cette infâme justice. Encore et toujours cette sorcière. Stephen allait se faire réprimer, écraser par cette justice. Dès les premiers mots du directeur, la justice l'aurait emporté dans cette bataille déloyale. Enjolras allait assister à la chute de tout son idéal, tout ce en quoi il rêvait. Mais ce n'était pas tant de voir ses convictions opprimer qui faisait frémir le Lion. Le pire n'était pas cela, loin de là.

Le pire, le plus insupportable, le plus douloureux restait à venir. Assister, impuissant, à cette chute, purement et simplement. Tout ce en quoi Il rêvait allait être réprimé, écrasé. Une seule parole venant d'Aquila, et la justice rendrait son verdict final.

Rien n'était aussi horrible que de savoir la chute imminente de Elliot, et de savoir qu'il ne pourrait rien y faire.

Elliot, accompagné de son Griffon, qui tentaient tous deux tant bien que mal fuir leur destin funèbre. Mais ce fut comme si la présence seule de Dragonclaw coupa court à toute retraite, car Elliot s'arrêta, complètement immobile. Le rouquin savait qu'il était trop tard, le blond savait qu'il était trop tard. Aucun d'entre eux n'allaient pouvoir échapper à leur funèbre destin, peu importe à quel point ils essayaient. Mais une différence persistait entre les deux jeunes hommes, une différence de la plus grande importance pour le Gryffondor, mais qui devait sembler insignifiant aux yeux bicolores du Poufsouffle. Après tout, est-ce que le Blaireau pensait-il à son ami ? Son ancien ami ? Est-ce qu'il croyait encore en lui, est-ce qu'il lui faisait encore confiance ? Pas après tout ce qui c'était passé. C'est pourquoi Scamander devait s'en ficher éperdument, mais pour Enjolras, c'était comme une pointe qui lui transperçait le coeur.

C'était lui qui avait amené le destin funèbre à Elliot et au Griffon. Il les avait dénoncé, il les avait trahis, il les avait condamné. Tellement de manière et de possibilité de nommer cette ignoble vérité, cette action des plus misérables. Mais il pensait avoir bien fait ainsi, il le savait. Cela le devait. Sinon, les conséquences auraient été largement plus lourdes, non ? D'avoir dit la vérité, de ne pas avoir menti au directeur, peut-être pourrait-il se montrer un peu plus clément ? Stephen priait pour que cela fonctionne, pour que le terrible Serdaigle montre un peu de gratitude. Pour qu'il soit un peu plus humain. Ce qui n'arriva pas.

Finalement, Dragonclaw parla de sa voix froide et dénuée de sentiments. Il ne se montrait rien de plus cruel et réel que l'ombre de la Fin. Car elle était arrivée. Elliot restait sans bouger, se préparant sûrement à écouter la plus terrible remontrance qu'on ne lui a jamais fait. Le rouquin ne se retournait pas, il ne voulait pas l'affronter, il avait trop peur. Mais si il s'était retourné, il aurait pu voir le traître avec Aquila. Le traître, c'était ainsi qu'il devait appeler le blond. La culpabilité arracha une plainte des lèvres du sorcier, mais aucun ne fit attention. C'est comme si il était invisible, dans ce moment privilégié qu'entretenait le corbeau avec le pauvre professeur. D'ailleurs, à ce point-là la remarque lui semblait totalement dérisoire, mais il la garda dans un petit recoin de la tête. Le fait est que les deux hommes semblaient posséder une relation bien particulière, car le Serdaigle s'adressait avec une certaine familiarité à son interlocuteur.

L'incroyable sermon continua sans que personne ne puisse arrêter ce flot ininterrompu de paroles. Si Elliot souffrait énormément, c'était aussi le cas du Gryffondor. Il s'en voulait tellement, tellement qu'il avait l'impression de se retrouver à la place du rouquin. Mais ce n'était pas vrai, pas réel. Rien ne pourrait égaler la douleur que devait ressentir le descendant Scamander en cet instant fatidique. Tous le savait.

Chaque mot était plus direct que son précédent. Le directeur dominait largement la scène, avec cette allure impassible caractéristique. Chaque phrase était plus dure à encaisser que la précédente. Même le Griffon ne bougeait plus tant la pression était intense. Chaque fois que Dragonclaw remuait la bouche, chaque fois sa voix se faisait de plus en plus menaçante. Jusqu'à atteindre la dernière tirade, la dernière phrase. Puis le dernier mot. Aquila venait d'ordonner à ce que les élèves partent de la Forêt Interdite, il s'apprêtait à exécuter l'animal. L'étau de la tension, de la colère, de l'injustice, de l'immense terreur se resserra autour du coeur de Stephen lorsqu'il se rendit compte de ce qu'il allait arriver. Ce qu'il devait arriver.

Alors ça y était, tout était fini. C'était la dernière fois qu'il voyait le Griffon. C'était la dernière fois qu'il verrait Elliot. Et voici ce que le rouquin allait retenir de son ancien camarade : « Il a tué la créature fantastique qui venait d'éclairer ma vie. Tout est de sa faute. ». L'amertume et le remord et la rancoeur envers lui-même acheva le jeune Gryffondor, bien incapable d'esquisser le moindre geste ou d'exprimer le moindre mot. C'était simplement pathétique. Le Français savait qu'il aurait dû se précipiter au côté du gentil Poufsouffle pour l'aider, pour le soutenir. Mais un regard perçant, glacé et lourd de sous-entendu du directeur lui coupa toutes les forces restantes. C'était comme un sort qui l'empêchait presque de respirer. Ce qu'il pouvait être faible, faible et inutile. Le Lion d'Or était là, et pourtant, il était telle une statue, froide et sans vie. Il venait de perdre la flamme de la vie, parce qu'il venait de perdre Elliot.

Le plus vieux s'approcha lentement du condamné à mort. A chaque nouveau pas, Stephen sentait sa force et l'espoir le quitter. Mais c'était sans compter sur l'enfant Scamander, ô Elliot, lui qui cria de toute son âme quelque chose comme un refus. Un 'Non' catégorique et dur. Ce cri de détresse, ce cri de rage, ce cri de désespoir de voir son enfant mourir sous ses yeux bicolores. Ce cri transperça le Gryffondor de part en part, relevant immédiatement la tête. Il vit Elliot entre l'homme le plus puissant de Poudlard et l'hybride, la baguette de Sureau dégainée et pointée sur l'autre homme. Le coeur de Enjolras rata un battement à cette vision. Le rouquin osait contester un ordre implicite venant de la puissante figure. Il osait se dresser contre cette injustice. Il osait se battre pour suivre son coeur. Le Français se figea. Il n'osait plus respirer, probablement comme le Poufsouffle n'osait pas détourner le regard de Dragonclaw.

Ce courage insoupçonné, ou bien cette inconscience marquée, quelque chose en Elliot frappa le garçon aux cheveux bouclés. Quelque chose lui fit reprendre conscience de la situation critique à laquelle il observait sans bouger. Son ami avait changé. Le d'ordinaire si réservé et placide élève n'était plus, faisant place à une personne n'hésitant pas à défier l'autorité pour sauver quelque chose qui lui semble juste. Une personne qui n'avait pu peur de s'affirmer en ce moment même, pour agir en ce qu'il pensait juste. C'était incroyable ce retournement de situation. Même Dragonclaw n'aurait pu prédire un pareil affront. Pourtant, il ne s'en démonta pas, au plus grand désespoir du Lion d'Or.

Les deux sorciers se fixaient sans que l'un ou l'autre n'abandonne la confrontation du regard. La pression était tout simplement énorme et insupportable. Le dernier en retrait lâcha un cri de stupeur et de terreur, bien conscient du danger que représentait le corbeau. Mais le bruit passa de nouveau inaperçu, la tension était à son comble. Mais à l'instar de la situation d'il y a quelques minutes auparavant, le blond ne pouvait toujours pas agir. Il était tout simplement pétrifié de voir Elliot se jeter dans la gueule du loup, foncer vers sa mort certaine. Cette action n'allait pas se jouer sans conséquences désastreuses pour le rouquin, et c'était bien cela que redoutait le descendant de révolutionnaire. Il n'avait plus de yeux que pour la suite des événements, tant l'attente était interminable.

Les minutes qui passaient défilaient à la vitesse des heures. Plus un son ne venait perturber la confrontation, jusqu'à ce que l'un des combattants craqua. C'était Elliot qui n'avait pas pu en supporter davantage. Le rouquin baissa son arme en signe d'abandon, quelque part il faisait le bon choix. C'était la seule chose rassurante que trouva Stephen, autrement le désespoir du Blaireau l'affectait de plein fouet. Le Gryffondor était soulagé de le voir se montrer raisonnable, mais restait autant muet et attristé qu'auparavant. Il n'aurait pas dû le laisser affronter cette épreuve tout seul. Là, ce n'est pas ce qu'aurait fait un vrai ami. Ce n'est pas ce qu'aurait ferait une personne l'aimant véritablement. Le mage de troisième année se sentit soudainement honteux et misérable. Il avait manqué à son devoir de Gryffondor, il avait manqué à son amitié. Il avait manqué à son amour, et c'était quelque chose d'impardonnable aux yeux du Français.

Alors que Enjolras n'attendait plus rien de plus cruel après s'être rendu compte à quel point il avait été inutile, il croisa des yeux vairons. Des yeux aussi tourmentés que blessés que terrifiés que frustrés. Tout un mélange de sentiments plus puissants les uns que les autres, dont la plupart était dirigé vers le sorcier. Il lui était impossible de déterminer avec précision de que devait ressentir le Poufsouffle au vue de ce chaos reflété dans ses deux orbes impairs. La vision bouleversa et retourna entièrement le plus vieux des deux. Ce qui renforça son abattement. Il détourna la tête, incapable de supporter ces yeux brillants, ses yeux brûlants. Tout semblait perdu pour le trio.

C'est alors que l'espoir jaillit de là où l'on attendait le moins. Pas de la part du rouquin brisé émotionnellement, pas de la part du blond incapable de penser à autre chose que de sa dépression, pas de la part de l'animal aveugle. Mais bel et bien de l'autre animal, le corbeau. Sa voix s'était étonnamment radoucie alors qu'il revenait lentement sur sa décision. La témérité de Scamander avait dû y jouer pour beaucoup, car le froid directeur ne voulait pas anéantir davantage le professeur. Un tel changement de comportement semblait inattendu, et surtout inespéré. Aucun des mages présents n'arrivaient vraiment à y croire, surtout Elliot. Mais le fait était là, Aquila demanda alors si la bête pouvait repartir.

Le rouquin fut au regret de répondre négativement. Monsieur Dragonclaw reprit ensuite en hochant la tête. Certes, il comptait toujours sévir lourdement les deux jeunes hommes en infraction, mais cette fois-ci une punition supplémentaire s'ajouta. L'apprenti magizoologiste devrait s'occuper de la bête handicapé si il ne voulait pas la voir mourir. Bien sûr à l'entente de cette annonce pour le moins surprenante, la surprise peignit le doux visage parsemé de tâches du jeune homme aux cheveux de feu, et Enjolras n'en pensait pas moins.

Néanmoins, le Serdaigle ne s'arrêta pas en si bon chemin. Il annonça la perte de points pour les deux camps. A ce stade-là, le Gryffondor se fichait bien de savoir à quel montant s'élevait la perte. L'euphorie remplaçait lentement et sûrement toutes les ondes négatives qu'il ressassait depuis la rencontre avec le Griffon. L'hybride allait vivre, et plus encore, Elliot pourrait en prendre soin ! Rien que cette nouvelle, ainsi que le fait que son cher ami ne sera pas renvoyait étaient tout ce qui importait pour le sorcier. Vraiment, son coeur s'allégea d'un seul coup, et surtout la culpabilité quitta un peu le poids sur ses épaules. Et même si ils n'étaient pas sortis d'affaire, le puissant corbeau avait finalement fait preuve de clémence, une chance inouï ! Il ne faudrait certainement pas en parler à qui que ce soit, mais là était une bien lointaine préoccupation pour les deux troisièmes années.

Dragonclaw fit demi-tour peu après. Il était temps pour le groupe de quitter cet endroit à l'atmosphère très sinistre. Elliot se chargea de guider le plumeux à l'aide de la tactique qu'il avait déjà utilisé, et tous les quatre purent se mettre en marche. Le voyage se fit dans le silence le plus total, si ce n'était les quelques gémissement de la créature fantastique lorsqu'elle se prenait les pattes dans une racine. Après que l'adrénaline soit redescendue, Stephen se trouvait à nouveau aux prises avec de sombres pensées. L'hybride était encore en vie, mais était-ce le cas pour l'amitié entre les deux sorciers ? Le blond redoutait de connaître la vérité, autant qu'il craignait de devoir s'adresser au rouquin. Mais cela allait être nécessaire, pour autant l'un que l'autre.

Finalement, ils finirent tout de même par quitter les bois sombres. Le Serdaigle les planta là, après avoir informé qu'il s'occuperait des patrouilles. Mais il ne fallait pas tarder. De toute façon, la nuit était déjà à stade plus qu'avancée à ce tarif-là. En réalité, le Soleil pointait le bout de ses rayons par-delà la ligne de l'horizon. Cette constatation déprima une nouvelle fois le Français, qui sentit alors toute la fatigue l'assaillir d'un seul coup. Il chancela un peu, avant de se rendre compte de l'énervement du Griffon.

Elliot était déjà en train de le calmer, alors Enjolras le regarda faire sans piper mot. Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui dire de toute façon ? Son comportement avait été inexcusable et impardonnable, c'était un fait. Bien sûr le jeune mage était heureux de voir la bête vivre, bien qu'il soit légèrement tendu. Mais il allait très certainement sonner cynique ou hypocrite aux oreilles du Poufsouffle. Il valait alors mieux garder le silence. Le silence du remord.

Scamander se retourna en direction du Gryffondor. La bête calmée, il pouvait enfin faire face à celui qui avait causé tous ces problèmes. Le plus vieux était mal à l'aise tandis que des yeux vairons l'observaient. Il n'y avait plus moyen qu'il se défile. Il lui fallait affronter son jugement. Affronter son regard. Affronter ses yeux si incroyablement beaux.

Mais le blond hésita. Après que le coeur du Blaireau fut tout d'abord brisé, puis recollé, Stephen ne pouvait tout simplement pas le lui briser à nouveau. Ce n'était pas juste pour le rouquin qui avait dû fournir tellement d'effort cette nuit-là. Le Lion d'Or détestait l'injustice, c'était peut-être bien la chose qu'il haïssait le plus au monde. Il allait se faire mal. Il allait lui faire mal. Enjolras n'en avait plus le courage ni la force. Mais il s'agissait là de son devoir, peu importe à quel point cela pouvait être douloureux pour les deux partis.

Sa voix était tout simplement à plaindre. La culpabilité transperçait de plein fouet, c'était misérable qu'il s'adressa finalement au rouquin.

« Monsieur… Je-je vous demande pardon ! Tout ce qui est arrivé est de ma faute, j'aurais dû vous faire confiance, j'aurais dû vous écouter je m'en rends compte à présent… Je comprendrais si vous ne voulez pas faire de même avec moi, mais je dois vous dire quelque chose. »

Chaque mot était un supplice à prononcer. L'agonie se lisait dans ses yeux glacés, mais il se força à aller de l'avant.

« Je ferai n'importe quoi pour me racheter, pour conserver cette amitié qui nous est précieuse à tous les deux ! Elliot, je dois vous dire que… »

Ses paroles se muèrent en murmures à peine audibles.

« Te dire que je... »

Il n'arrivait plus à articuler. Il sentait ses yeux glacés le piquer.

« Je- »

Le Français s'arrêta soudainement. Il n'avait pas employé un seul mot dans sa langue natale, il venait de tutoyer le professeur. Le blond n'arrivait plus à s'exprimer, il craqua.

Stephen fit volte-face, sentant les larmes approchant à grands pas. Il commença à marcher lentement, dos à Scamander. Le Gryffondor n'était pas du genre à pleurer, mais il ne put empêcher une goutte d'eau salée solitaire dévaler le long de sa joue. A présent il fuyait, toute cette pression et ce malaise avait eu raison de son mental.

Un instant durant, Enjolras se sentit un peu comme Elliot, le timide sorcier. Mais il repoussa bien vite cette idée : Il ne lui atteignait même pas la cheville. Elliot était beaucoup trop bon et gentil, comparé à lui qui l'avait trahis. Stephen ne méritait tout simplement pas cet homme, que ce soit son amitié. Ou bien son amour.
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Mer 2 Mai - 16:16
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Elliot Scamander

Stephen Enjolras

Le silence mordait le cœur du sorcier roux, tout comme le faisait la brise du petit matin. Le moment était tendu, peut-être même encore plus que pendant la confrontation avec le Griffon. C’était à nouveau un passage irréel dans la vie d’Elliot Scamander. Il ne savait pas quoi faire, ne trouvait pas les mots à dire,  ni le courage. Pourtant, le jeune homme fouillait tout au fond de lui pour cela… Mais rien n’y faisait. Il y avait toujours cette pointe de rancœur envers Enjolras, aussi. Le blond était un être humain impulsif, imprévisible. Tout le contraire du Blaireau finalement. Il était aussi très courageux. Et le courage amenant la témérité, le duo n’allait tout simplement pas bien ensemble. Elliot n’aurait certainement jamais dû devenir ami avec le Gryffondor. Il n’était pas doué avec les relations humaines après tout, alors pourquoi avait-il franchi le pas pour le Français ? C’était des questions qui restaient encore sans réponses… Pourtant, il y avait le début d’une piste. Là, placée au fond de l’âme du professeur : dans son cœur. Il essayait de le nier, mais c’était évident. Un lien particulier s’était créé entre les deux jeunes hommes. Mais Scamander refusait toujours d’y croire, surtout après une telle aventure. Stephen était une personne aimable et courageuse, mais Elliot ne pouvait pas rester à ses côtés. Son ami était bien trop imprévisible pour l’apprenti magizoologiste… Même un Griffon à côté du sorcier rouge et doré était plus simple à comprendre. Et le rouquin n’imaginait pas sa vie avec une personne aussi indomptable. Enjolras attirait le danger en agissant comme le faisait un Lion d’Or… Toutefois, à cette pensée, le jeune professeur sentit son cœur se serrer.

Comment pouvait-il penser à des choses pareilles ? Il avait passé du bon temps avec le blondinet, et voilà qu’il reniait tout cela en bloc à présent ? Le descendant de Newt ne savait plus quoi penser, il se perdait lui-même dans les méandres de son cerveau. Stephen était un bon ami, un très bon même. C’était le seul ami du sorcier aux yeux vairons, si on excluait Aquila Dragonclaw… Alors quoi ? Le garçon ne voulait pas de ce lien avec l’autre humain parce qu’il ne parvenait pas à le cerner totalement ? Oui, c’était un peu comme cela. Mais Scamander se rappela alors d’une chose fondamentale : il n’était pas en compagnie d’un animal, aussi fantastique soit-il. Un être humain était beaucoup plus complexe que n’importe lequel des Griffons du monde magique, et cela, le professeur l’avait oublié l’espace d’un instant. Il doutait de cette forte amitié, car il ne pouvait mettre un doigt précis sur le comportement du Gryffondor. Quelle erreur, et quelle façon de penser égoïste ! Heureusement, tout cela, le jeune l’avait gardé pour lui, restant silencieux.

Elliot quitta alors ses pensées, il se sentait trop mal pour continuer. De toute façon, dans sa tête, il n’y avait que des choses biaisées par son ancienne colère et son incompréhension. Revenant à la réalité, le jeune homme tourna rapidement son regard vers l’hybride immaculé. La créature était toujours sur ses gardes, avec ses oreilles tendues et bougeant dans tous les sens. Néanmoins, il semblait trop fatigué pour se montrer agressif, ce qui était déjà un poids en moins pour Scamander. Ce dernier reporta alors son attention sur le blond, qui commença à s’exprimer. Stephen exprimait un profond mal être actuellement. Il n’avait plus l’assurance naturelle d’un élève de Gryffondor, il se décomposait sur place. Elliot se reconnu en lui à cet instant. C’était pathétique et étrange à la fois.

Le Français s’excusait avec sincérité et exagération. Le professeur de Soins aux Créatures Magiques se sentait mal. Il n’aimait pas que les gens soient comme cela à son égard, le rouquin n’en demandait pas tant. En fait, il s’était attendu à ce que le blondinet parte sans un regard en arrière… Et puis ce que disait son ami était très étrange et déroutant. Sa voix s’éteignait au fur et à mesure. Jusqu’à ce que Stephen ne dise plus rien et face volte-face… Elliot pouvait sentir la tristesse émanait du Gryffondor et cela lui sera encore plus le cœur. C’était vraiment très désagréable comme sensation. Le rouquin n’avait pas ressenti cela depuis… Depuis la mort de ses compagnons animaux, pendant son adolescence. Sa tarentule et son chien.

Tout à coup, le sorcier rouge et or commença à s’éloigner de l’autre sorcier. Elliot redressa la tête, curieux et surpris. La pression était trop difficile à supporter pour son ami, il préférait partir. Le magicien amoureux des bêtes ne savait pas vraiment comment réagir face à une telle action. Cela relevait de l’interaction sociale entre humains, et c’était très compliqué à appréhender… Mais Elliot, sentant qu’il repensait comme un scientifique sans cœur, changeant de direction dans sa tête. Quelle était la meilleure chose à faire, là, maintenant, tout de suite ? En réalité, il n’y avait que deux possibilités. La première, la plus simple, mais également la plus incertaine était la suivante : laisser partir Stephen Enjolras, mettant ainsi leur amitié en réel péril… Tout en évitant les problèmes sociaux de la situation actuelle. Il y avait du bon et du mauvais dans cette décision. L’autre était celle-ci : ne pas laisser partir Stephen, quitte à trouver un prétexte… Dans tous les cas, ne pas laisser partir cet homme sans plus d’explications. C’était surement le meilleur chemin à prendre, mais aussi le plus difficile… Scamander se rappela d’ailleurs les récentes paroles de son protecteur de Serdaigle. Il fallait penser un peu plus avec sa tête, et un peu moins avec son cœur… Cela permettait d’éviter beaucoup de soucis. Et puis, Elliot lui devait bien cela, à Aquila… Après toutes ses erreurs de cette nuit, suivre les conseils du plus sage semblait être quelque chose de tentant.

Mais le rouquin agrippa la main du Français dans un élan.

La poigne était ferme et douce à la fois, comme savait le faire ce sorcier. Une pression signifia à l’autre humain de ne plus chercher à fuir. Pas encore du moins.

« S-Stephen… Ne partez pas… Pas e-encore. Je veux dire… Attendez un peu. »

Le Poufsouffle lâcha ensuite son ami, ne voulant pas l’obliger à faire quelque chose qu’il ne voudrait pas. La balle était dans le camp du Lion, il n’avait qu’à faire son choix. Pendant ce temps, l’animal fantastique s’était endormi partiellement… Il fermait les yeux mais ses oreilles étaient toujours à l’affut du danger.
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